Le gouvernement Guinéen accorde une subvention annuelle à la Presse Privée guinéenne. Le montant est passé de 3 milliards de francs guinéens en 2015 à trois milliards cinq cent millions en 2017. Selon nos informations, ce montant pourrait connaitre une hausse pour cette année 2019. Malgré que son décaissement accuse un retard.
En attendant que le décaissement de ce montant ne soit effectif, le Président de l’Observatoire d’Autorégulation des Médias (OGAM), Fodé Diaouné souhaite à ce qu’une partie de cette subvention soit orientée désormais pour la formation des journalistes. Il l’a dit dans l’Emission ‘’Case Citoyenne’’ de la Radio Parlementaire de l’Assemblée nationale : « Nous avons été informés que la subvention va être donnée en mi-janvier 2019. Je propose cette année à ce qu’une partie soit orientée dans la formation des journalistes, parce que la plus part des bavures sont dues à un manque de formation. Quand les gens ne savent pas, ce que c’est que l’éthique, ce que c’est que la déontologie ? C’est déplorable. Vous trouverez aujourd’hui, qu’il y’a gens qui sont sortis de nulle part se disant être journalistes. Ceux-ci sont là pour chercher du pain ce ne sont pas des professionnels. Donc, il faudrait que les associations de presse organisent des séances de formations pour leurs journalistes, ne serait-ce qu’un montant de la subvention chaque année pour former leurs personnels. Je lance l’idée, c’est aux associations de presse d’accepter de prélever cette partie par ce que le journalisme est un métier noble ; avoir un organe de presse est aussi une crédibilité. Donc, si les gens acceptent de créer des organes de presse qu’ils les accompagnent avec les moyens nécessaires et si les gens acceptent d’épouser le métier de journaliste qu’ils acceptent également de faire avec. On ne peut pas être riche en étant journaliste mais on n’a besoin de la notoriété. Ceux qui veulent être riche n’ont qu’a quitté ce métier et aller ailleurs parce qu’il n’est pas fait pour ceux qui veulent être riche ; parce que quand tu veux être riche dans ce métier, il y a deux choses, soit vous perdez l’honneur ou vous vous retrouvez en prison », a-t-il expliqué.

En ce concerne l’OGAM, Fodé Diaouné dira qu’: « un plan d’action opérationnel pour l’année 2019 a été élaboré. Dans ce document nous avons inscrits dans nos priorités la formation des journalistes dans un certain nombre de thématiques (le journalisme et la photo, l’investigation, la gestion des médias, le journalisme des faits divers, de guerre…). Cela, en collaboration avec les professeurs de l’Ecole de Journalisme de Lille. Nous sollicitons à cet effet une assistance des partenaires techniques et financiers », a-t-il indiqué

Dans cette émission, le président de l’observatoire guinéen d’autorégulation des médias a fait un diagnostic du fonctionnement même des organes de Presse en République de Guinée : « aujourd’hui, on a beaucoup de gestionnaires des médias qui ne sont pas des professionnels. La plupart d’entre eux sont des commerçants qui ont eu un peu d’argent et ont ouvert des stations ; ils ont recrutés aussi des journalistes qui ne sont pas des gestionnaires. Donc, nous à l’OGAM pour cette année 2019, nous allons aider ces organes à suivre une formation sur la stratégie de recherche de fonds pour qu’ils soient financièrement indépendants afin de prendre en charge les journalistes de façon convenables », a-t-il annoncé.
Le président de l’OGAM, Fodé Diaouné a conclu en lançant un appel pressant aux journalistes, aux patrons de presse mais également au département de la communication. : « Je demande aux journalistes de respecter les règles qui régissent leur métier ; aux patrons de presse de recruter un nombre qui pourra les servir et qu’ils pourront mieux traiter ; aux associations de presse de se fixer un objectif de créer une seule et unique association qui va fédérer toutes les autres. C’est ce qui peut défendre nos intérêts et enfin, au Ministère de l’Information et de la Communication, d’accepter d’accompagner les Associations de Presse dans la formation des journalistes » a plaidé Fodé Diaouné.
Oumar M’Böh pour lecourrierdeconakry.com