Guinée-Conakry : Le ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenneté, Gassama Diaby, est toujours debout pour la promotion des Droits humains en Guinée. Scandalisé par une vidéo de torture qui a « fait le tour du monde » via le réseau social Facebook, il a lui-même mené ses propres enquêtes jusqu’à l’identification du lieu où s’est déroulée cette atrocité.

Dans l’enceinte de la forêt classée de Kakimbo, siège l’unité numéro 8 de la Brigade anti-criminalité (BAC). C’est là, le 13 mars 2016, qu’un présumé malfrat a subit des atrocités de la part de 6 à 7 agents de la BAC. La vidéo de cette atrocité qui circule sur les réseaux sociaux ne peut laisser indifférent un défenseur des Droits de l’Homme.

Le ministre Gassama Diaby, apprenant cette nouvelle, a mené ses enquêtes qui l’ont emmené dans l’enceinte de cette forêt classée de Kakimbo.

Ce dimanche, aux environs de 16 heures, il a reconnu la scène de la vidéo de torture, le chien surnommé « La vérité » qui apparait sur l’image, également…Le commandant de la BAC 8, déjà interpellé sur la question par sa hiérarchie, était obligé de s’expliquer au ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenneté.

Selon le commandant Soumaoro de la BAC 8, « effectivement » le lieu visible sur la vidéo est bien le siège de sa brigade. Il reconnait que 6 à personnes étaient avec lui ce jour de mars, lorsque ces faits se sont déroulés. Il connait d’ailleurs tous ceux qui étaient avec lui, mais ne peut savoir lequel d’entre eux a filmé la scène et publié sur facebook. L’auteur de la publication sur ce réseau social étant Moussa Thiegoro Kaba Cyborg », un béret rouge, soldat de son état, mais pas connu des éléments de la BAC.

« Alors il y a forcément un d’entre vous qui a filmé cette scène de torture », insiste le ministre Gassama Diaby.

« Récidiviste »

Revenant sur les circonstances de cette vidéo, le commandant de la BAC 8 a dit que la victime de torture est I.D Sow. Le jeune a été appréhendé à Samantran (Commune de Coyah) après avoir assisté à une opération à mains armées dans  la famille Diaouné vers Kakimbo. A l’en croire, il a dérobé deux téléphones munis de GPS sans les déclarer à ses copains, lors de cette attaque.

Grâce au GPS des téléphones, les agents de la BAC ont mis la main sur lui. Le but de la torture était visiblement de lui faire avouer le lieu où étaient « enterrés » les armes automatiques. Après cette scène horrible, le jeune, présumé malfrat, a été déposé à la coordination des BAC et serait de nos jours à la maison centrale de Conakry. Le chef de la BAC relève que c’est un « récidiviste ».

« Vous créez des soucis au gouvernement »

Dimanche 24 avril, dans la journée, le gouvernement guinéen a condamné cette scène atroce publiée sur les réseaux tout en annonçant des enquêtes.

Sur le lieu où s’est déroulée cette torture, Gassama Diaby a donné presque des cours de Droits de l’Homme à l’officier de la BAC et à ses éléments présents. M. Diaby a martelé le fait que « la torture n’est pas efficace ». Face aux gendarmes et policiers, il a rappelé que tout homme sous torture, avouera tout,  même s’il n’a pas commis certains faits, afin de sauver sa vie.

Le ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenneté a dit à la BAC que la Justice va se saisir de cette affaire laquelle, croit-il, ne peut rester impunie.

« Nous avons reçu des appels de partout à cause de cette vidéo qui n’honore pas notre pays ! Vous créez des soucis au gouvernement. Ce n’est pas à vous qu’on demandera des comptes, mais à nous » informe-t-il ces agents de la BAC, présentant visiblement le regret.

Source: guineetime