Pour mémoire, c’est le 20 septembre 2014, que le comité exécutif de la CAF a attribué à notre pays l’organisation de l’édition 2023 des phases finales de la CAN senior de football. Trois ans après cette décision historique, il nous revient de procéder à une évaluation objective de l’état de préparation de cette épreuve continentale. Depuis la date de cette désignation, à part la mise en place du COCAN et la nomination des membres du comité de pilotage, suivie de la constitution des treize commissions spécialisées, rien n’a été concrètement fait. Ce qui veut dire que nous avons perdu deux ans et demi.

De notre point de vue, nous avons accueilli avec une certaine satisfaction le retour du ministre Sanoussy Bantama Sow au ministère du sport, pour la simple raison que contrairement à son prédécesseur, il appréhendait à sa juste valeur les enjeux de la CAN. La confirmation en a été donnée, car dès sa prise de fonction, il a eu une séance de travail avec le comité de pilotage du COCAN. Selon le porte-parole du ministère, le ministre revenant a souhaité que le comité de pilotage passe maintenant à la vitesse supérieure. A l’état actuel de la situation, le temps joue irrémédiablement contre nous. Une indifférence qui ne dit pas son nom semble avoir gagné le pays. C’est comme si nous n’étions nullement concernés par l’organisation de cette épreuve continentale. Et depuis le mois de juillet dernier à la suite du symposium de la CAF au Maroc, le format de la CAN a subi une modification, qui a une incidence directe sur le cahier de charges initial. Désormais de 16, les équipes finalistes passent à 24. Une mesure qui exige du pays hôte un minimum de six sites de compétition au lieu de quatre auparavant.

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De ce qui précède, des trois pays organisateurs des prochaines éditions le Cameroun en 2019, la Côte d’Ivoire en 2021, nous avons le plus d’effort à faire. Au plan des infrastructures nous sommes les plus mal lotis. En effet, la cartographie des infrastructures ne nous offre pas grand-chose aux normes standard de la CAF. Si Conakry la capitale dispose à l’heure actuelle de réceptifs hôteliers digne de nom, à l’intérieur du pays tout est presque à faire tant au plan de la réhabilitation que  de la construction. Dans le domaine des stades, le tableau n’est guère brillant. Le stade du 28 septembre de Conakry mérite un sérieux lifting pour être aux normes de la CAF, alors que le grand stade de Nongo attend toujours les travaux de finition pour être fonctionnel. Pour les stades d’entraînement, un arbitrage devra intervenir sur le choix des aires de jeu à réhabiliter. Sur cette liste à consulter, nous avons le stade de la Mission, le stade de Coléah, le stade annexe du 28 septembre qui ne dispose pas de vestiaires, le stade Kabinet Kouyaté de Matoto.

A l’intérieur du pays, un premier travail doit se faire pour définitivement statuer sur les sites de compétition. Notre dossier de candidature présenté le 20 septembre 2014 comportait quatre sites de compétition à savoir : Conakry, Kankan, Labé et N’Zérékoré. De nouvelles dispositions ayant été prises par la CAF, il y a donc lieu d’actualiser le projet avant de procéder à l’identification des différents chantiers à ouvrir.

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Conformément aux recommandations du ministre des sports, les prochaines semaines sont à mettre à profit pour donner un coup d’accélérateur aux préparatifs de la CAN. Dans l’immédiat, et  dans la perspective de la prochaine session des lois, le projet de budget de fonctionnement et d’équipement du COCAN est à soumettre à l’assemblée nationale. Jusqu’en 2023, pour son fonctionnement, le COCAN doit bénéficier d’une dotation budgétaire. Cette mesure est un préalable pour permettre au COCAN d’avoir non seulement son autonomie financière et d’entrer de plain-pied dans les préparatifs de la compétition. L’un dans l’autre, à très court terme, c’est l’agenda des activités du COCAN. Après avoir perdu deux ans, désormais une course contre la montre est à engager si l’on veut tenir les délais vis-à-vis de la CAF.

Thierno Saïdou Diakité

 

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