La liste des victimes de vindicte populaire à N’zérékoré ne fait que s’allonger. Ce mardi 24 octobre 2017, c’est un jeune de moins 25 ans qui a été lynché par un groupe de  jeunes dans la cours de la maison des jeunes a constaté surplace lecourrierdeconakry.

Malgré les multiples sensibilisations des activistes des Droits de l’Homme,  des médias locaux et des autorités judiciaires, la vindicte populaire persiste dans la région forestière. Ce phénomène prend une proportion inquiétante dans la région notamment dans la commune urbaine de N’zérékoré.

Parlant du cas de ce mardi,  un jeune de moins de 25 ans  dont l’identité n’est pas encore connue a été pourchassé, rattrapé et lynché par un groupe de jeunes dans la cour de la Maison régionale des jeunes et de la culture. C’était aux environs de 10 heures.  Interrogée sur place, aucune personne n’a pu nous dire exactement ce qu’on lui reprochait.

 «Je ne sais pas comment l’histoire à démarré, mais nous sommes restés assis ici et nous avons vu un groupe qui pourchassait le jeune en criant au voleur.  Automatiquement, ils ont commencé à le lyncher. Il y a un jeune qui était au café bar et qui voulait intervenir mais on l’a menacé aussi. C’est vraiment déplorable. » Nous a confié Moustapha Camara, inspecteur régional de la jeunesse qui assisté à la scène.

La victime a longtemps agonisé sous l’œil coupable de personnes qui pouvaient encore lui sauver la vie. Malgré de multiples appels à l’aide, la police s’est fait attendre au-delà d’une heure pour intervenir. Pourtant, la maison des jeunes est située juste à quelques mètres du commissariat urbain.

Il s’agit là du 4ème cas de vindicte populaire dans la commune urbaine de N’zérékoré en moins de 4 mois.

« Je ne saurais expliquer ce qui pousse encore les citoyens à vouloir se rendre justice. En tout cas de notre côté, nous restons déterminés à appliquer la tolérance Zéro » Nous déclarait récemment le procureur du tribunal de première instance de N’zérékoré, il y a quelques semaines.

Des observateurs estiment que le fait la région ait servi de refuge pour les rescapés de guerres fait qu’elle hérite de pratiques très déplorables. Pour d’autres, la récurrence de la vindicte populaire à N’zérékoré s’explique par la faiblesse des services de sécurité et de l’appareil judiciaire.

En tout cas la vindicte populaire devient le quotidien des citoyens de N’zérékoré.  Ce n’est plus un phénomène rare et mérite une grande attention.

Mamady 2 Camara, correspondant à N’zérékoré