Le 5 septembre 2021 – 5 septembre 2022, 365 jours se sont écoulés pour le peuple de Guinée, qui vit dans le doute et l’angoisse d’un lendemain incertain. Que de souvenirs douloureux de cette tragique journée qui a vu des jeunes officiers et soldats tombés sous les balles de la soldatesque des forces spéciales de Mamadi Doumbouya. Cette journée est pour ces nombreuses épouses, ces nombreux enfants devenus orphelins et dont l’avenir sera marqué par cette triste réalité. C’est difficile de ne pas voir le corps de son défunt époux, de son défunt père et de ne pas pouvoir faire le véritable deuil. Il faut absolument évoquer ces cas de morts dans la commémoration d’une journée aussi sombre que celle du 5 septembre 2021. Le peuple ignorant les circonstances du drame qui s’est joué à Sèkhoutouréya, est descendu dans la rue pour acclamer ces assassins.

Au lieu d’une manifestation de joie pour afficher un quelconque bilan aussi négatif que celui-ci, il fallait plutôt une journée de prières et de lecture de coran pour le repos de l’âme de ces valeureux soldats et officiers froidement assassinés le 5 septembre 2021. La synergie des radios et télévisions du 4 septembre 2022 a permis au CNRD de communiquer sur ce qu’il croit avoir accompli au nom du peuple depuis le 5 septembre 2021. Tour à tour le Secrétaire général de la présidence, la haute hiérarchie militaire, les membres du gouvernement et certains acteurs politiques ont défilé pour mettre en exergue tout ce qui a été fait par les nouvelles autorités depuis leur prise de pouvoir.

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Rien de nouveau n’a été annoncé sinon que la maladresse du colonel Amara Camara qui a nié l’existence d’une crise en Guinée. On comprend aisément le prosélytisme de ce jeune colonel dans l’appréhension des affaires au sommet de l’Etat. Comment peut-il affirmer qu’il n’y a pas de crise dans le pays malgré l’existence du manque de dialogue réel et sincère avec les forces sociopolitiques. A ce niveau il faut noter une obstination de la part du colonel Amara Camara qui semblait répondre avec désinvolture aux questions des journalistes. Mais cela se comprend aisément car, c’est une communication voulue par le CNRD, donc les questions sont préparées à l’avance. Mais qu’à cela ne tienne, il y a lieu de noter une certaine fébrilité chez le colonel Amara Camara, qui manquait souvent de certitude dans les réponses aux questions posées.

Cependant, il faut saluer la limpidité avec laquelle le Colonel Aminata Diallo a présenté son bilan. A elle il faut lever le chapeau à cause de l’immense progrès réalisé dans son domaine en faveur des retraités de la fonction publique. Aujourd’hui ces pauvres jadis maltraités se disent maintenant véritables retraités. L’aisance, la simplicité et la lucidité qui ont caractérisé son intervention amène à dire : « Tout ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ».

Il n’est pas facile de parler en face d’une caméra, il faut être habitué pour le faire bien car, elle met facilement en évidence les insuffisances et les incohérences des discours ou propos tenus. Comme il s’agissait d’une communication et non d’une information, de nombreux autres acteurs ont donné leur point de vue de l’an un de cette transition. Chacun est libre de se faire une opinion de la chose mais, ce qui est une évidence, chaque intervenant se définit en fonction de la position qu’il occupe, soit pro ou anti CNRD. Certes il y a quelques acquis non des moindres qu’il faut saluer malheureusement auxquels on ne donne pas une totale lisibilité. Ils sont tous noyautés par le non-respect des promesses tenues par le CNRD. Le manque de dialogue sincère, le bâillonnement des libertés individuelles et collectives sont autant de facteurs qui amenuisent le crédit accordable au CNRD.

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Les nouvelles autorités ont mis en cause tous les contrats établis et signés par l’ancien gouvernement prétextant qu’ils n’étaient pas favorables au peuple de Guinée. Tout le monde a été témoin de la bataille juridique menée par le Pr. Alpha Condé pour récupérer les lots de Simandou, et dire aujourd’hui que ce contrat ne soit pas favorable au peuple donne à réfléchir. A cette allure les autres sociétés minières et compagnies ne risquent-elles pas de se retrouver un jour dans le collimateur des autorités ? Cet état de fait ne rassure pas les investisseurs étrangers qui ont désormais la peur au ventre et rechignent l’instabilité car, l’argent n’aime pas le bruit.

MAM CAMPBELL JOURNALISTE INDÉPENDANT ET ACTIVISTE CONSULTANT EN COMMUNICATION

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