Ces dernières années, la Guinée a connu une succession de crises sociales, politiques et économiques qui ont engendré un climat de tensions, de méfiance et de haine.
Cela se fait ressentir aujourd’hui sur le quotidien des Guinéens et dans toutes les sphères de la vie telles que les marchés, les écoles, les lieux de loisirs, etc.

Ce sont, entre autres, les raisons qui expliquaient le soutien populaire au coup de force perpétré le 5 septembre 2021 par le Colonel Mamadi Doumbouya et nombre de ses collaborateurs aujourd’hui effacés au profit de nouveaux << alliés circonstanciels >> comme ce fut d’ailleurs le cas à chaque rendez-vous manqué de notre histoire.

L’histoire retiendra que sous le CNRD, il a fallu beaucoup d’incompétents au gouvernement, une sacrée mauvaise foi, une fuite en avant, des manœuvres dilatoires à foison, de l’amateurisme et de l’arrogance exacerbée pour accentuer cette crise honteuse et inutile.

Le dialogue de sourds entretenu par le CNRD et le gouvernement de transition face aux revendications politiques et sociales, risque de conduire le pays vers des lendemains incertains.

Comment prendre au sérieux des autorités qui promettaient monts et merveilles au peuple de Guinée et qui sont incapables de respecter la Charte qu’elles ont élaborée unilatéralement et imposée aux Guinéens ?

Le CNRD et le gouvernement de transition cherchent désespérément à écarter des acteurs politiques et sociaux représentatifs du peuple de Guinée à hauteur de 95% de l’électorat.

Ce qui est d’emblée voué à l’échec puisque les Guinéens sont désormais plus que jamais déterminés à gagner le combat pour le respect des libertés fondamentales et l’instauration d’une véritable démocratie dans notre pays. Ce, en dépit de la forte répression, des intimidations et autres formes de menaces à peine voilées d’une junte qui, vous conviendrez avec moi, est désormais à la dérive et dont la boussole s’est égarée.

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Le dialogue que veut le CNRD est celui qui va légitimer sa vision solitaire du pouvoir comme en témoignent les assises appelées « dialogue inclusif inter guinéen »qui n’ont été qu’un séminaire d’explication et de validation des décisions antérieures prises par la junte notamment les 10 points déclinés malicieusement.

Pour une transition réussie et apaisée, nous proposons :

– Primo: La réactualisation du Fichier électoral assaini et consensuel qui a servi à l’organisation de la présidentielle du 18 octobre 2020. Un Fichier qui n’a besoin que d’une révision classique comme cela se fait partout en Afrique. C’est ce qui s’est passé récemment au Nigeria, en Côte d’Ivoire et actuellement en République Démocratique du Congo.

-Secundo, Il faut éviter de confier l’organisation des élections au MATD, un département tutelle des administrateurs territoriaux (Gouverneurs, Préfets, maires, Chefs de quartier et secteurs) responsables de toutes les opérations frauduleuses à l’occasion des dernières élections dans notre pays. L’organisation des prochaines élections par le MATD telle que prévue aujourd’hui est une violation des Chartes de la CEDEAO et de l’UA qui recommandent un organe consensuel et indépendant.

Partout en Afrique, le élections sont organisées par des CENI et non par le MATD et ses administrateurs territoriaux fraudeurs .

Tertio: les questions portant sur les limitations d’âge sont un faux débat qui visent entre autres l’exclusion arbitraire des leaders politiques considérés gênants alors qu’un simple bulletin de santé aurait été suffisant.

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Pour réussir le pari de la transparence, de la bonne gouvernance, de la stabilité et pour surmonter la crise de confiance profonde qui existe entre les acteurs socio-politiques et la junte, un dialogue présidé par la CEDEAO et qui mettrait en face le CNRD et le gouvernement d’un côté, et de l’autre, les forces politiques qui ont des réserves ou des revendications par rapport au chronogramme du CNRD, serait plus crédible et plus fécond surtout si le facilitateur de la CEDEAO est assisté par le G5 et des représentants crédibles de la société civile.

L’ordre du jour de ce dialogue sera de définir les modalités pratiques d’organisation des élections notamment la définition du cadre juridique à mettre en place (Constitution, Code électoral, Organe de gestion des élections) et les moyens techniques et matériels nécessaires (Opérateur technique, fichier électoral, kits, logiciels, urnes et isoloirs).

Pour créer un climat de confiance nécessaire à la sérénité des débats et à l’émergence de consensus, il faudra mettre fin aux poursuites judiciaires fantaisistes contre les leaders politiques et les acteurs de la société civile.

Le CNRD doit avoir le courage de siffler la fin de la récréation et de mettre un terme à la diversion et aux manœuvres dilatoires.

SOULEYMANE SOUZA KONATE, MEMBRE DU CONSEIL POLITIQUE DE L’UFDG ET CONSEILLER CHARGÉ DE COMMUNICATION DE CELLOU DALEIN DIALLO.

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