oiComme les autres institutions de la République, la Haute Autorité de la Communication (HAC) est passée devant les honorables conseillers nationaux pour apporter sa part de contribution. C’est Boubacar Yacine Diallo, en tant que président qui a représenté l’institution ce  jeudi 1 juin 2023.
Devant les Conseillers,  Boubacar Yacine Diallo a présenté de pertinentes propositions pour la future constitution guinéenne. Parmi elles,  il y a notamment le renforcement de l’indépendance de la HAC.
M. Diallo précise que :  » concernant la constitution elle-même, nous avons beaucoup écouté et nous pensons que la HAC ne devrait pas s’immiscer dans ce débat politique mais puisqu’elle est conviée, elle va tout de même livrer ses recommandations qui, il faut le souligner ne sont pas contraignantes « .
Il poursuit ses propos en livrant le contenu de la proposition de son institution qui s’articule en 14 points.
1- Renforcer la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire pour éviter la mainmise de l’exécutif sur les autres institutions comme, c’est souvent le cas. Et nous estimons que la justice doit être renforcée notamment en ce qui concerne son indépendance.

2- Réduire le nombre d’institutions constitutionnelles au strict nécessaire pour permettre entre autres la réduction des dépenses de l’État ; et il n’est exclu de voir certaines institutions constitutionnelle aujourd’hui de revêtir le titre d’autorité administrative indépendante comme c’est le cas dans certains pays voisins ;

3-Il y’a un point qui focalise beaucoup le débat, c’est celui du multipartisme, nous,  nous pensons qu’il faut maintenir ce multipartisme intégral à la condition que des mesures contraignantes soient prises pour la création et le fonctionnement des partis politiques. Ces mesures permettront le dépérissement des formations politiques qui ne répondent pas aux exigences de la loi. Cela permettra aussi à l’extinction des partis politiques, qui à notre avis ne méritent pas d’exister. L’accès aux médias est proportionnel à la représentativité à l’Assemblée nationale  pour chaque parti dans certains pays, il faut instaurer cette réalité aussi chez nous ici comme ça l’est en France.

Sélectionné pour vous :  VOICI L'ITINERAIRE DE LA MARCHE PACIFIQUE CITOYENNE POUR LE RETOUR À L'ORDRE CONSTITUTIONNEL

4- Introduire la candidature indépendante  au scrutin uninominal pour les élections législatives. Nous estimons qu’il faut donner la chance à des candidatures indépendantes dans les circonscriptions électorales pour ne pas embrigader le vote par les partis politiques. Et donc, comme pour les mairies, que quiconque pouvant voter puisse candidater et naturellement avec des exigences pour tous ceux qui prétendront à cette élection.

5- Introduire la candidature indépendante à l’élection présidentielle avec un nombre important de parrainage exigé pour tout type de candidature. Cela pourrait permettre de faire disparaître les parties qui ne représentent absolument rien ici. Il faut avoir le courage de le dire. La plupart sont créés dans le désordre donc, la loi à travers le parrainage doit s’en occuper. Les législateurs peuvent mieux élucider la chose.

6- Renoncer à l’idée d’une loi d’habilitation du président de la république entre les sessions de l’Assemblée nationale pour empêcher la prise de décision fantaisiste, à défaut, renforcer son caractère exceptionnel. On a vécu des moments pareils ici. Lorsque l’Assemblée était absente, le président ayant reçu une loi d’habilitation de cette dernière, faisait tout ce qu’il voulait que les députés peut-être n’auraient pas accepté. J’attire votre attention la dessus…

7- Maintenir le mandat présidentiel de 5 ans renouvelable une seule fois comme c’est mentionné dans la constitution de 2010.

8- Ce point fait polémique, nous avons longuement réfléchi et nous avons donné notre point de vue. Ne pas limiter l’âge pour la candidature au poste de président. Il faut simplement envisager des mesures draconiennes concernant la santé physique et mentale des candidats.

9- Fixer l’âge minimum pour être éligible à l’Assemblée nationale à 23 ans au lieu de 25 comme c’est mentionné dans la Constitution de 2010. Nous estimons qu’avec les réseaux sociaux et l’environnement, les jeunes peuvent bien être députés. Cela permettra de mettre en synergie la fraîcheur des jeunes et l’expérience des vieux. Dans certains pays, c’est moins que ça, mais puisque c’est une expérience, il faut aller doucement.

Sélectionné pour vous :  Arrestation de Cellou Baldé : l’UFDG explique les circonstances et condamne l’acte

10- Mettre en place un organe de gestion des élections essentiellement technique pour éviter que certaines parties politiques soient à la fois juges et parties prenantes comme ce fût le cas dans les années précédentes où des parties politiques ne reconnaissant pas les résultats de la CENI, demandaient à ses représentants de simplement se retirer. Cela est un vrai handicap. Lorsqu’elle serait technique, elle pourra mieux jouir de son pouvoir, de son impartialité.

11- Mentionner la dépénalisation totale des organes de presse. La Guinée doit être un exemple. Aujourd’hui d’ailleurs, elle est citée comme un exemple de dépénalisation partielle des délits de presse dans la sous-région.

Dans les pays où les journalistes ont commis des dérapages, le pouvoir exécutif et les autres se sont réunis pour réintroduire la pénalisation des délits de presse. La Guinée doit montrer de leadership dans ce domaine en dépénalisant totalement les délits de presse.

12- Intégrer la régulation des réseaux sociaux, des Web radios et Web télés dans les instances de régulation parce que nous avons une loi aujourd’hui sur la liberté de la presse et une loi sur la cybercriminalité. Nous pensons qu’il faut revoir ça et instaurer dans les attributions de la Haute Autorité de la Communication, puisque nous militons pour qu’elle soit maintenue afin que les réseaux sociaux, les Web radios et Web télés soient encadrés.

13- Harmoniser les lois organiques sur les organes de régulation des médias et sur la presse en matière d’autorisation pour les radios et télévisions privées.

14- J’espère que ce dernier n’est pas hors-jeu à la lumière de tout ce que j’ai dit. Nous estimons que la Constitution devrait durcir les peines et sanctions contre les auteurs de viols et de violences contre les femmes pour permettre d’éviter les récidives.

Ibrahima Foulamory Bah
LAISSER UN COMMENTAIRE AVEC Facebook