De plus en plus, des efforts louables continuent d’être fournis au profit de nos infrastructures routières, notamment au niveau de la voirie urbaine de Conakry. Il s’agit de redorer le blason de nos infrastructures routières pour que de mieux en mieux elles permettent de satisfaire nos populations suivant les attentes de celles-ci envers ce secteur majeur de notre vie nationale.

Au rythme en cours, l’espoir est permis à condition d’être exigent et vigilant sur plusieurs plans, parmi lesquels, les risques de dégradation précoce dûs à la divagation des pluies diluviennes sur nos routes à Conakry.

Les eaux et la route !

D’une part, l’eau est indispensable dans la réalisation des infrastructures routières (pour le compactage des sols de remblai, les travaux de béton hydraulique,…). D’autre part, elles sont de moins en moins utiles à celles-ci lorsqu’elles ne sont pas sollicitées. Pire, quand elles en sont de trop.

En effet, en pleine saison des pluies à Conakry, aux mois de juillet et août de chaque année, l’humidité
dans les sols routiers (bien compactés) atteint son pic. Cette humidité élevée tente de ramener la portance de ces routes à son plus bas niveau admissible par rapport aux charges lourdes, surtout irrationnelles. La raison pratique de cet état de fait est que structurellement pendant ce temps, ces sols ont tendance à se comporter plus ou moins comme des chiffons mouillés dont les contraintes provoquées par des charges lourdes couramment dynamiques et parfois statiques où presque (dans le cas des nombreuses pannes techniques des camions à même sur la chaussée et les embouteillages fréquents ou plusieurs camions sont impliqués) visent à les déformer irréversiblement pendant cette période, malgré plusieurs études préalables de portance qui ont conduit à des choix judicieux de matériaux et de dimensionnent des éléments structurels des routes à concernées..

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À Conakry, les pluies diluviennes sont généralement très nuisibles à certaines de nos routes même quand elles tombent pendant quelques temps seulement. Les raisons non exhaustives de cela sont les suivantes:

1) Nous ne devons jamais perdre de vue que Conakry est une zone naturellement très pluvieuse, y compris les pluies diluviennes chaque année à la même période;

2) Lorsque les pluies diluviennes tombent sur certaines infrastructures routières originellement moins performantes, ces pluies ne feront qu’accélérer la dégradation de ces routes.

3) Dans les zones occupées anarchiquement, tout comme ses constructions de même nature, les pluies diluviennes qui y proviennent sont souvent très ravageuses, et donc préjudiciables à des routes dans ces zones si des solutions appropriées ne sont pas appliquées au niveau de ces zones.

D’une manière générale:

4) Lorsque les eaux de remontée capillaire ou d’infiltration atteignent les couches sous-jacentes à la surface d’une chaussée, celles-ci finiront par affaiblir la résistance mécanique de ces couches;

5) Dans le cas des eaux stagnantes sur la plate forme routière jusqu’à l’immersion, lorsque des parties de cette couche de revêtement sont dégradées du genre fissures, nid de poule, etc… celles-ci deviennent des passoires pour ces eaux, en affectant progressivement les couches d’assise des routes éprouvées;

6) Lorsque les pluies diluviennes submergent nos routes, au départ la circulation routière se ralentisse. Au stade suivant, ces pluies empêchent les véhicules et les piétons de les franchir. C’est comme dans le cas d’un pont coupé avec ses implications négatives sur les uns et les autres.

Pour des raisons évidentes, nous devons trouver des solutions efficaces et pérennes à la problématique des pluies diluviennes qui devient de plus en plus préoccupante depuis quelques années à Conakry, parce que:

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a) Il va toujours pleuvoir sur Conakry chaque année, avec ses particularités naturelles de pluies diluviennes, y compris parfois, hélas, avec l’appui du dérèglement climatique;

b) Le bétonnage des espaces, la construction des bâtiments et autres ouvrages, le pavage dans les cours des habitations et dans les lieux de travail, etc.… continuent de diminuer la capacité d’infiltration naturelle des eaux de pluie contrairement il y a plus de 40 à 50 ans avant sur des surfaces de terre à Conakry. De nos jours, de plus en plus, la quantité des eaux de ruissellement ne fait qu’augmente. Si ces eaux ne sont pas suffisamment canalisées et restituées à la nature aux bons endroits, une bonne partie de celles-ci vont divaguer rageusement à chaque saison sur des surfaces jusqu’à menacer certaines nos routes dont la structure et les ouvrages d’assagissement n’ont pas prévu ces données grandissantes dans leur conception;

c) Tant que des occupations anarchiques et des constructions continuent de se faire sans règles de l’art, les pluies diluviennes menaceront nos routes mêmes les mieux exécutées, et surtout nos populations à chaque saison pluvieuse.

Par rapport à mon regard sur les pluies diluviennes qui conduisent aux inondations, je ne voudrais pas que mon écrit soit assez long étant donné que je m’étais largement exprimé avant sur le même sujet dans plusieurs radios et télévisions de notre pays. Prochainement, je vais avancer quelques unes de mes propositions de solutions qui sont d’ordre technique, administratif et citoyen pour que nous » domptions » les pluies diluviennes dans notre capitale.

Ensemble, pour que Conakry redevienne la perle de l’Afrique de l’ouest.

Balla Moussa Konaté, ingénieur des ponts et chaussées

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