Comme une pluie inattendue, le colonel Mamadi Doumbouya et son groupement des forces spéciales se sont abattus sur le paisible peuple de Guinée pour freiner sa marche vers son développement radieux. Une première dans l’histoire politique de la Guinée qui voyait un coup d’Etat perpétré contre un président en fonction. Les deux premiers coups d’Etat ont eu lieu après la mort des présidents Ahmed Sékou Touré et Général Lansana Conté. Qu’ils soient morts ou en fonction, le coup d’Etat est la dernière des solutions que l’on puisse envisager pour son pays. Mais ce qui est regrettable c’est que les auteurs des coups d’Etat ne représentent rien sur le plan administratif, politique et social. Ils s’acharnent sur les destinées du pays pour simplement compromettre son élan vital.

Le 5 septembre 2021 a été une véritable descente aux enfers pour les populations guinéennes, un frein brutal à leur espoir et leur espérance. Combien de jeunes guinéens ont été massacrés par la horde du colonel Mamadi Doumbouya dans le seul but d’assouvir leur soif de pouvoir. Des femmes, des fils, des pères qui ne reverront plus jamais leurs époux, leurs pères et leurs enfants, tombés sur les balles de traitrise des forces spéciales. Quel cynisme que de pouvoir intentionnellement ouvrir le feu contre son compatriote, son camarade d’arme, son parent ? jusqu’à la fin des temps cette tragédie du 5 septembre demeurera vivace dans la mémoire collective du peuple de Guinée.

Deux années se sont écoulées sans que les fameuses promesses tenues par le colonel Mamadi Doumbouya ne soient réalisées. Depuis ce jour, les guinéens ont été soumis à des exactions de tout genre allant de la restriction des libertés fondamentales à la séquestration arbitraire des responsables politiques et à l’exil forcé de certains leaders. La misère a fini par étreindre tous les foyers qui peinent aujourd’hui à assurer le quotidien. La cherté de vie a atteint son paroxysme les pères de famille sont devenus de vulgaires individus aux yeux de leurs épouses et enfants.  Voilà deux ans depuis cette tragique journée de ce 5 septembre 2021, des discours populistes, des promesses fallacieuses et la dérive d’une transition sont mis en exergue quotidiennement. On se demande quel genre d’anniversaire ont-ils célébré avec le désappointement et l’exaspération des populations guinéennes qui sont totalement désemparées. Deux années d’incertitude et d’inactions, pour une transition qui ne sait pas que faire.

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De tout ce qui a été annoncé comme chronogramme, jusque-là aucune lisibilité des actions mises en œuvre. Rien n’est fait qui puisse rassurer au moins le peuple pour le retour à l’ordre constitutionnel. Le CNRD a été incapable de respecter sa propre charte, on se demande qu’est-ce qu’il peut désormais respecter. Les seuls actes posés sont l’achèvement de certains projets financés entièrement par le Pr. Alpha Condé. La boussole si souvent vantée, s’est détraquée au profit d’une justice expéditive basée sur l’arbitraire. Au moins sous le régime déchu, la justice ne s’acharnait pas sur les gens même les opposants les plus endurcis. Sa fameuse CRIEF, son bras judiciaire dans son dessein d’annihiler la classe politique, a intenté des poursuites contre les anciens dignitaires pour des prétextes fallacieux. Car, depuis plus d’un an, elle n’arrive pas à fournir la preuve de leur culpabilité. Pourtant, la justice devait être leur boussole mais, malheureusement elle est devenue leur instrument de répression et de privation de liberté.

L’administration va mal aujourd’hui cependant, on a parlé de refondation pour apporter de nouvelles compétences, pour assurer son bon fonctionnement mais en vain.  Car, ceux qui ont été choisis l’ont été sur la base d’un clientélisme sans précédent et des faux diplômes. Des aventuriers sans emplois qu’on injecte maintenant dans la fonction publique, sans concours par le canal d’un prétendu recensement biométrique, troisième du genre depuis l’arrivée du CNRD. Deux longues années, qui ont exacerbé les souffrances des populations par la mauvaise gestion de l’Etat, l’inexpérience et l’incompétence des pseudos cadres mis aux affaires. On a promis de lutter contre la corruption et le détournement des deniers publics or, aujourd’hui ils sont plus que par le passé.

Quand un gouvernement refuse de faire la déclaration de ses biens, cela suppose qu’il est libre de faire ce qui lui plait car son départ est inconnu. Comment peut-on restaurer un bâtiment privé à 6 milliards de nos francs et arrêter des gens qui ne se reprochent de rien ? Le CNRD a dénoncé le cas des marchés de gré à gré pourtant le logement privé du premier ministre a été fait selon ce gré à gré. Qui veut-on tromper en Guinée, quand les parvenus du régime de Mamadi Doumbouya étalent avec arrogance et insouciance leur train de vie. Malgré toute cette déviation des annonces faites le 5 septembre 2021, on organise un anniversaire pour insulter le peuple de Guinée, cracher sur la mémoire des victimes de cette tragédie humaine, mépriser les parents et proches de ces innocentes victimes.

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Quel anniversaire si ce n’est pas encore l’occasion de se faire les poches pleines en sortant des sommes pharamineuses des caisses de l’Etat ? Une transition qui navigue à vue, une transition qui agit par favoritisme en créant la division entre les guinéens, une transition qui n’a pas été capable d’organiser un véritable cadre de dialogue inclusif, une transition gérée et orientée par des prosélytes devrait par humilité et par respect pour le peuple ne jamais envisager un quelconque anniversaire. Malheureusement les bidasses obnubilés par l’enthousiasme et les fastes du pouvoir, pensent qu’il faut amuser la galerie pour amener les populations à adhérer à leur cause. Ce temps est révolu, les guinéens ont largement compris et découvert l’incapacité et la duplicité de ce pouvoir.

Le peuple a besoin de savoir quand les élections seront organisées ? Quand les prisonniers politiques recouvriront ils leur liberté ? L’organisation d’un dialogue inclusif pour tracer les jalons d’un retour à l’ordre constitutionnel doit être la priorité du CNRD. La confiscation des libertés de marche et de manifestation doit être levée. Car, cela constitue une des vertus cardinales de la démocratie. Ce qu’il faut dire c’est l’échec effectif du CNRD dans sa transition que de parler d’actes posés. Combien de morts depuis votre arrivée aux affaires ? Combien de comptes gelés ?  Combien de personnes incarcérées arbitrairement ? Combien de marchés gré à gré passés sous silence et le communautarisme qui s’intensifie dans l’octroi des marchés ?

Le mieux pour le colonel Mamadi Doumbouya et sa bande, c’est de définir la date des élections pour éviter de subir le même sort que le CNDD. En bon entendeur salut.

 MAM #CAMPBELL

ÉDITORIALISTE JOURNALISTE INDÉPENDANT ET ACTIVISTE CONSULTANT EN COMMUNICATION.

NB : Ce contenu n’engage pas notre rédaction (Lecourrier de Conakry)

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