Le VIH/SIDA reste une pandémie mondiale, continuant d’affecter de nombreuses familles. Les patients vivant avec ce virus rencontrent souvent des difficultés pour accéder aux antirétroviraux (ARV), des médicaments essentiels pour réduire la charge virale. Mais quel est le processus à suivre pour obtenir ces médicaments en Guinée ? Le Dr Moïse Grah, médecin clinicien spécialisé dans la prise en charge du VIH, nous explique les démarches nécessaires.

Comment accéder aux ARV en Guinée ?

Dr Moïse Grah : Il existe un schéma précis à suivre. Tout d’abord, il faut être une personne vivant avec le VIH, car les antirétroviraux sont réservés uniquement à ces personnes. La première étape consiste à effectuer un test de dépistage, comme le test de détermine, qui est sensible pour détecter la présence du VIH. En plus de ce test, un deuxième test de confirmation, appelé test au bioline, est nécessaire pour déterminer le type de VIH (type I ou type II), car les antirétroviraux sont prescrits en fonction du type de VIH. Une fois le diagnostic confirmé, le patient peut obtenir les ARV via une structure spécialisée, car leur prise nécessite un suivi biologique, pharmaceutique et psychologique.

Qu’entendez-vous par VIH de type 1 et 2 ?

Le VIH de type 1 est le plus répandu mondialement, affectant près de 90% des personnes séropositives. Il est plus virulent et détruit rapidement l’organisme. Le VIH de type 2 est moins viral et affecte l’organisme de manière moins prononcée. Il est principalement trouvé en Afrique de l’Ouest, notamment en Guinée-Bissau.

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Est-il possible pour un séropositif de recevoir des ARV par l’intermédiaire d’un parent ?

Oui, c’est possible. Un parent peut se rendre dans une structure de santé pour récupérer les médicaments et les transmettre au patient.

Est-il impossible d’obtenir des ARV sans passer par une structure spécialisée ?

Il n’est pas recommandé de procéder ainsi, car cela équivaut à de l’automédication. Les ARV nécessitent un suivi médical régulier pour assurer une prise conforme aux normes. Certains individus tentent d’obtenir des médicaments en dehors des structures spécialisées, mais ce n’est pas une pratique conventionnelle.

Ces structures sont-elles médicales ou sont-ce des associations ?

En Guinée, il existe des structures médicales comme les hôpitaux de Donka et Ignace Deen qui disposent des ARV. Il y a également des ONG telles que Dream, Solthis, et Médecins Sans Frontières (MSF) qui fournissent des ARV.

Comment obtenir des ARV via Dream, par exemple ?

Dream est une structure de dépistage volontaire. Avant le dépistage, un petit conseil est donné au patient, lui expliquant que si le test est positif, le centre est prêt à le suivre médicalement. Certains patients sont référés à Dream par d’autres centres de santé ou par des médecins pour un suivi VIH, tandis que les femmes enceintes sont systématiquement dépistées dans les maternités et référées à une structure de leur choix.

Le dépistage, le référencement et l’accompagnement sont-ils gratuits ?

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Au centre Dream, le dépistage et la prise en charge sont gratuits. MSF offre également ces services gratuitement. Pour les autres structures, il est difficile de donner une réponse précise, mais selon les annonces du programme national de lutte contre le SIDA, ces services devraient être gratuits.

Votre mot de la fin ?

Il est crucial de sensibiliser la population. Même si la Guinée est sensibilisée, il y a un manque de vigilance dans les pratiques. Les journalistes devraient intensifier les campagnes de sensibilisation dans les écoles, les marchés, les radios, et partout où c’est possible, même en dehors du mois de décembre dédié à la maladie. Malheureusement, le taux de contamination en Guinée continue d’augmenter, contrairement à d’autres pays où il diminue. Il ne faut pas oublier que toutes les structures et centres sont ouverts pour le dépistage et la prise en charge.

Propos recueillis par Elisabeth Zézé Guilavogui

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