Dans un contexte où la qualité des infrastructures routières en Guinée se détériore à un rythme alarmant, le Conseil National de la Transition (CNT) a pris une décision importante. Hier, lundi 2 septembre 2024, lors d’une plénière au Palais du Peuple de Conakry, les conseillers nationaux ont adopté à une large majorité le projet de loi modifiant certaines dispositions de la Loi L/2000/020/AN. Cette loi, relative à l’institution du péage et du pesage-péage, vise à garantir un financement durable pour l’entretien routier.
Une révision nécessaire pour sauver nos routes
Présidée par Dr Dansa Kourouma, président du CNT, et en présence du ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, Mory Condé, cette séance plénière a mis en lumière l’urgence de cette révision législative. Le rapporteur de la commission des lois, Honorable Sayon Mara, a souligné la nécessité impérative de modifier la loi existante pour répondre aux défis critiques auxquels le secteur routier est confronté.
La dégradation des routes en Guinée n’est pas seulement une question d’infrastructure, mais aussi de survie économique. Le manque de budget suffisant et l’absence de mécanismes efficaces pour contrôler les poids lourds ont conduit à une situation où les routes du pays se détériorent sans possibilité de réhabilitation ou de création de nouvelles infrastructures. «
L’incapacité à entretenir nos routes compromet non seulement la sécurité des usagers, mais limite également l’accès durable à des routes de qualité », a martelé Sayon Mara.
Des amendements important pour un texte adapté au contexte actuel
Les discussions intenses en inter-commisson avec les experts des départements concernés ont permis d’apporter des amendements significatifs au projet de loi. Parmi ces modifications, l’insertion d’une nouvelle disposition à l’article 1er, qui précise l’objet de la loi amendée, ainsi que la révision des articles 6, 7 et 8 pour mieux refléter les réalités actuelles du pays. Ces ajustements visent à rendre le texte plus intelligible et adapté aux défis contemporains.
Le projet de loi prévoit également des mesures spécifiques pour la gestion des fonds générés par les postes de péage et de pesage-péage. Ces ressources seront non seulement utilisées pour couvrir les coûts d’exploitation, mais également pour assurer l’entretien régulier des routes, favorisant ainsi une circulation fluide et sécurisée.
Des recommandations stratégiques pour l’avenir des infrastructures routières
Les débats ont aussi débouché sur plusieurs recommandations essentielles pour garantir l’efficacité de cette nouvelle législation. Parmi celles-ci, l’élaboration rapide des textes d’application, la mise en place de mécanismes de gestion rigoureux, et le maintien du statut de société publique du Fonds d’Entretien Routier (FER).
L’honorable Sayon Mara a également insisté sur l’importance du respect des dispositions locales et du contenu des articles de la loi, afin de s’assurer que ces mesures bénéficient véritablement au développement des infrastructures nationales.
Avec l’adoption de cette loi, le CNT envoie un signal fort : l’entretien de nos routes n’est plus une option, mais une priorité nationale. Cette initiative marque un pas décisif vers la modernisation des infrastructures routières guinéennes, offrant ainsi un espoir pour une meilleure mobilité et un développement économique accru.
Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com

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