L’interdiction de la coupe et du transport du bois imposée par le gouvernement guinéen entraîne une rareté et une cherté du bois d’œuvre dans la ville de N’zérékoré, poussant les menuisiers à augmenter les prix de leurs réalisations. C’est du moins ce que constate Lecourrierdeconakry.com sur le terrain.

Chaque année, la coupe et le transport du bois sont interdits en Guinée pour une période de trois mois, de juillet à septembre 2024. Cette mesure vise à permettre à la faune et à la flore de se régénérer. Cependant, elle n’est pas sans conséquence sur les activités des menuisiers, qui ont du mal à se procurer leur matière première, le bois.

« Nous traversons actuellement une période difficile en raison de l’interdiction de la coupe et du transport du bois. Le bois est devenu très cher. Les planches qui étaient à 110 000 ou 120 000 francs guinéens se vendent maintenant entre 160 000 et 170 000 GNF. À cela s’ajoutent les frais de rabotage : 10 000 GNF par planche. Il faut également acheter les pointes, le vernis, les papiers abrasifs, etc. », se plaint Sory Dabo, maître menuisier rencontré dans son atelier à côté de la gendarmerie départementale.

En raison de cette cherté du bois et des matériaux, les menuisiers se voient contraints d’augmenter les prix de leurs réalisations, comme l’explique Sory Dabo.

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« Quand on fait toutes ces dépenses, nous sommes obligés de rehausser les prix de nos œuvres pour pouvoir tirer un peu de profit. Mais lorsque les clients viennent, ils ne paient jamais les œuvres au prix que nous demandons. Ils nous poussent à faire beaucoup de rabais. Cela fait que nous ne gagnons rien. Par exemple, avant, nous vendions un lit à environ 1 500 000 GNF, mais actuellement, nous demandons 2 200 000 GNF comme prix de départ. Cependant, certains clients nous poussent jusqu’à 1 700 000 GNF. Et quand cela se produit, nous ne gagnons rien. Nous avons du mal à subvenir à nos besoins familiaux« , explique-t-il.

« De plus, les clients se font de plus en plus rares », regrette Sory Dabo. « Nous ne faisons que confectionner, mais les clients ne viennent pas. Nous pouvons passer plusieurs jours sans vendre aucun de nos meubles. Nous souffrons beaucoup actuellement. Mais c’est notre seul métier, nous ne pouvons pas abandonner », déplore-t-il.

Il demande donc au gouvernement de les aider en facilitant leur accès au bois et surtout en révisant les prix des denrées alimentaires.

Mamady 2 Camara, correspondant à N’zérékoré

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