« Ma vision est celle d’un Gabon qui renaît de ses cendres…. Cette vision n’est pas un rêve et si c’est un rêve pour vous, nous allons le réaliser », a déclaré l’ancien chef de la garde présidentielle dans un bref discours prononcé devant une foule enthousiaste et sous une pluie battante à Libreville.
« Je suis un bâtisseur et j’ai besoin de votre courage, de votre force pour bâtir ce pays (…) L’Esprit saint m’a parlé, voilà pourquoi je me trouve devant vous », a-t-il ajouté.
L’annonce de sa candidature ne surprend pas grand monde.
»La transition en cours dans notre pays ressemble étrangement à celle que nous avons pu observer ou du moins vivre au Tchad. Donc à partir de là ce n’est plus une surprise ici, il y a plusieurs signaux qui au fur et à mesure que nous avancions, permettait déjà de présager sur l’avenir en ce qui concerne cette candidature” analyse Cyr Pavlov Moussavou, sociologue politique.
ans son discours d’investiture comme président de la transition, début septembre 2023, le général Brice Clortaire Oligui Nguema a promis de « rendre le pouvoir aux civils » par l’organisation d' »élections crédibles » et “transparentes ».
Le nouveau code électoral, adopté dans la nuit du 20 au 21 janvier 2025, dispose que les militaires et magistrats désireux de faire acte de candidature doivent au préalable prendre une mise en disponibilité avant cette échéance, ce qui n’est pas encore le cas pour le général Brice Clotaire Oligui Nguema.
« Entre la déclaration de candidature et le dépôt de candidature, il y a une distinction fondamentale à faire. Quelqu’un peut se déclarer candidat aujourd’hui et procéder à la mise en disponibilité le lendemain ou le surlendemain au dépôt de candidature” affirme Régis Nguema, juriste.
Il reste donc plus que quelques jours au chef de lajunte militaire gabonaisepour se soumettre à cette exigence. Une vingtaine de prétendants ont déjà retiré leur dossier de candidature, selon les médias locaux. La procédure d’inscription prévue jusqu’au 8 mars inclut un test linguistique, un contrôle médical et une déclaration de biens.
Parmi les conditions requises pour briguer la présidence de la République, on peut citer « la maîtrise d’au moins une langue nationale, la jouissance des droits civils et politiques »
Enfin, une restriction importante concerne la succession. À l’issue du mandat présidentiel, « ni le conjoint du président en exercice ni ses descendants ne peuvent se porter candidats immédiatement après lui ».
À la croisée des chemins, le Gabon devra trancher entre la continuité d’une transition incarnée par son homme fort ou l’aspiration à une alternance plus marquée.
Avec DW