Dans le cadre de la promotion de la gente féminine, notre Rédaction est allée à la rencontre de la Directrice des Ressources Humaines (DRH) de l’Assemblée nationale, Hadja Mata Gadjigo première femme a bénéficié ce poste depuis l’histoire de l’Assemblée nationale. Au cours de cette interview exclusive, Hadja Mata Gadjigo est non seulement revenue sur son parcours professionnel, les résultats qu’elle a enregistré, mais aussi et surtout Hadja Mata Gadjigo a saisi l’occasion pour lancer un appel pressant à l’endroit de ses consœurs pour une solidarité sincère. Lisez Exclusif !

Lecourrierdeconakry.com : Bonsoir madame, présentez-vous à nos aimables lectrices et lecteurs ?

Bonsoir monsieur M’Böh. Je suis Hadja Mata Gadjigo, Directrice des Ressources Humaines (DRH) de l’Assemblée nationale de Guinée.

Qui est Hadja Mata Gadjigo dont le nom fait trembler ?

Rire, faire trembler c’est un peu trop dit ; Hadja Mata Gadjigo est une femme comme toutes les autres femmes, qui est mariée et mère de trois enfants, grand-mère de quatre petits-enfants.

Quel est votre rôle madame la DRH ?

Mon rôle est beaucoup plus managérial. J’organise, je suis l’Administration, la politique de mes mandants. Je suis sous les ordres du Directeur des services administratifs, qui, lui aussi relève du Secrétaire Général de l’Assemblée nationale.

Comme partout ailleurs, le DRH ou la DRH, est chargé de la sécurité du lieu de travail, chargé de l’hygiène du lieu de travail. Aussi, la gestion de la carrière, la formation, l’organisation des groupements. En un mot, l’interface entre l’Administration et les chefs.

Il n’est pas donné à n’importe qui d’occuper un tel poste.
Parlez-nous de votre parcours ?

J’ai été engagée à l’Assemblée nationale en Août 1995, à l’arrivée des premiers députés présidé par Honorable Elhadj Bocar Biro. J’ai gravis tous les échelons, de simple bénévole, j’ai été embouchée en tant qu’assistante à la Direction du Protocole ; puis à la Documentation. Ensuite, à l’aménagement du territoire, avant d’être nommée chef de section de la formation et depuis 2 ans maintenant, je suis la divisionnaire des ressources humaines de l’Assemblée nationale.

Comment vous arrivez à gérer votre poste en tant que femme ?

D’abord, je tiens à rendre hommage à l’honorable Claude Kory Kondiano, Président de l’Assemblée nationale qui a bien voulu avec son bureau me confié ce poste et je pense que ce n’est pas fortuit, peut-être qu’ils m’ont vu à l’œuvre et ils se sont dit que je pouvais occuper ce poste et l’assumé. Car, ma nomination ne m’a même pas trouvée à Conakry. Et depuis cette nomination, on me laisse faire mon petit bonhomme de chemin, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de barrières entre mes chefs et moi. En ce qui concerne les travailleurs et moi, c’est une histoire de 1995. Donc, ça ne date pas d’aujourd’hui. C’est vrai il y’a qui viennent d’arriver avec les recrutements selon les législatures ; mais on se connait quand même. Je m’entends bien avec les travailleurs, chacun de nous fait un effort pour ne pas qu’il ait de fissures entre nous, parce que chacun à son petit caractère. Je suis très sévère mais pas méchante.

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Vous savez comme on aime le dire, une femme dans le milieu des hommes, c’est un combat perpétuel. Et nous ne baisserons pas les bras surtout moi, je suis très sexiste. Donc, c’est ce qui me donne la force de me battre pour relever les nombreux défis et avoir des résultats positifs.

Depuis 2 ans, vous êtes DRH de l’Assemblée nationale, qu’est ce qui a changé à ce niveau madame ?
Je crois que la réponse à cette question doit venir de mes chefs et des administrés qui vous diront mieux ce qui a changé depuis ma nomination à ce poste. Moi à mon niveau, je pose des actes et c’est à eux d’apprécier soit positivement soit négativement. En tout cas, c’est la première fois qu’on nomme une femme à ce poste ici à l’Assemblée nationale. Là c’est quelque chose qui a été hautement apprécié. Donc, c’est déjà un changement. Mais, le reste, ce sont les travailleurs et les chefs qui pourront dire ce qui a changé depuis mon arrivée à ce poste. Je fais quand même le maximum pour ne pas que les chefs soient déçus d’un côté et de l’autre pour que les travailleurs ne soient pas opprimés.
Parmi les actes que vous avez posés à votre arrivée on peut citer l’identification de l’ensemble des travailleurs.

D’où est venue cette initiative ?

Les travailleurs de l’Assemblée nationale n’étaient pas identifiés et grâce à la volonté du Président de l’Assemblée, Honorable Claude Kory Kondiano et de son cabinet, tous les travailleurs ont été identifiés, chaque travailleur connait son poste et le contrôle est assidu. Avant, il n’y avait pas la hiérarchisation à l’assemblée, mais maintenant c’est chose faite. Depuis des années on n’avait pas osé commencer. Je suis venue trouver une commission de restructuration sur place qui, j’appuie afin d’aboutir à des résultats positifs.

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Donc, c’est possible d’être femme, occuper un tel poste et réussir ?

C’est possible d’être femme et d’occuper un poste beaucoup plus grand, il suffit d’être déterminée et d’avoir confiance en soi. Dès qu’on hésite dans sa conscience, on ne pourra pas voir le bout.

Quel est votre secret ?

J’écoute beaucoup ceux qui viennent me donner des conseils. Je remonte également des propositions faites par les travailleurs aux chefs.

Quelles sont les perspectives de votre Direction ?

Les prochaines années, avec les travailleurs de l’Assemblée nationale, ensemble la main dans la main nous allons relever les défis pour une administration parlementaire professionnelle au service des députés qui sont les élus du peuple.

Quel appel avez-vous à l’endroit de vos consœurs ?

J’appelle mes consœurs à la solidarité, à la tolérance et à la compréhension. Nous les femmes en Guinée nous avons un problème, on est amie tant qu’une femme n’est pas mise devant. Dès qu’une femme est mise devant, c’est des suspicions, des susceptibilités. C’est pourquoi lors de ma prise de fonction, j’ai dit à toutes les femmes de l’assemblée nationale que c’est moi dont le nom est écrit parce qu’il faut toujours quelqu’un devant, mais le poste c’est pour les femmes et quand elles viennent je suis à leur écoute, c’est notamment le cas de l’organisation de la fête des femmes de cette année 2019, où toutes les femmes ont bénéficié des uniformes qui leur ont permis de célébrer cette fête en beauté.

Une femme est obligée d’être solidaire, une femme est obligée d’avoir le dos large, parce qu’indépendamment du poste qu’on occupe, il y a autre poste qu’on occupe à la maison plus grand que celui du service. C’est en cela que je demande la compréhension de tout un chacun parce que nous ne travaillons pas seulement qu’avec des femmes, nous travaillons avec des hommes aussi à qui je profite de l’occasion pour les remercier.
Merci beaucoup madame d’avoir répondu à nos questions.
Merci à vous aussi

Propos recueillis par Oumar M’Böh pour lecourrierdeconakry.com

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