Suite à la décision du tribunal de première instance de Kaloum de mettre en prison la journaliste Aminata Conté en attendant son procès dans l’affaire qui l’oppose à l’ex ministre de la Justice, Charles Wright, des voix s’élèvent pour dénoncer la procédure.
Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi à Conakry, le Collectif du Groupe de Réflexion et d’Influence des Femmes (GRIF) a apporté son soutien à Aminata Conté. Ces activistes exigent une justice équitable dans ce dossier entre une citoyenne et un ancien ministre de la République.
Par la suite, Aminata Conté est placée en détention de plusieurs jours maintenant. Ces avocats réclament une libération provisoire mais en vain.
Moussa Yero Bah, activiste et membre GRIF tire la sonnette d’alarme: « On s’est mobilisée en tant que femme, parce qu’on a peur que ce dossier soit manipulé et qu’il y ait de l’influence autour du dossier tel que c’est le cas depuis sa détention à l’OPROGEM. Les informations qui nous sont parvenues attestent qu’elle ne devrait pas être conduite à la maison centrale. C’est à travers une influence d’une personnalité venant du ministère de la justice qu’on a décidé de la déférer à la maison centrale. Elle a à faire avec l’ancien ministre de la Justice qui a des influences, qui a nommé pratiquement toutes les personnalités qui sont au niveau des juridictions. La crainte aujourd’hui est qu’on fasse la justice des vainqueurs. »
Plus loin, elle ajoute : « Aminata Conté est incarcérée alors que de l’autre côté le ministre n’a même pas daigné se faire auditionner au niveau de l’OPROGEM pourtant ça devrait être le cas. Il ne faut pas qu’on profite de la vulnérabilité de la fille pour la condamner.
Dans ce dossier? c’est un engrenage dans lequel plusieurs personnes sont intervenues. Il faudrait que toutes les personnes puissent être auditionnées et jugées. Et s’il y a condamnation que la justice soit intransigeante qu’elle soit juste et équitable. »
Par ailleurs, il faut signaler que l’autre aspect de cette conférence de presse concerne la promotion des femmes dans les postes de prises de décisions.
Les membres du GRIF souhaitent ardemment un gouvernement paritaire dans l’équipe de Bah Oury, avec notamment 50% de femmes.
Ibrahima Soya