Le procès de l’ancien ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Dr Ibrahima Kourouma, et de Mohamed V Sankhon,a été une nouvelle fois reporté. Il est poursuivit pour le présumé détournement de plus de 612 milliards de GNF et 12 millions de dollars. La Chambre de Jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a décidé de renvoyer l’affaire au 5 mars 2025, tout en ordonnant des mesures afin de faire sortir la vérité sur ce dossier aux multiples rebondissements.
L’IGE et la question de la comparution des inspecteurs
Lors de l’audience de ce 27 février 2025, le juge Yagouba Conté a abordé la question de la comparution des inspecteurs de l’Inspection Générale d’État (IGE), auteurs du rapport à l’origine des poursuites. Estimant que ces derniers occupent une position sensible, il a suggéré que leur travail soit d’abord examiné par les prévenus, qui pourront y répondre si nécessaire. Il a toutefois précisé que les inspecteurs pourraient être convoqués ultérieurement si la cour juge leur présence indispensable.
Cette proposition a suscité une vive opposition de la défense, qui a dénoncé une approche biaisée et exigé que les inspecteurs comparaissent en personne pour un débat contradictoire.
« Si le juge estime que le rapport a été établi de manière unilatérale, il est impératif que les inspecteurs viennent expliquer comment et à quelle époque nos clients auraient détourné ces fonds », ont plaidé les avocats.
Autre décision majeure : La DOCAD (Direction des Domaines et du Cadastre) a été désignée pour identifier les biens meubles et immeubles des prévenus, ainsi que ceux de leurs épouses et enfants, avec un délai de 10 jours pour rendre ses conclusions. Le juge a motivé ce choix en expliquant que, contrairement à la DATU (Direction de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme), la DOCAD est plus compétente en matière de conservation foncière.
Le ministère public, par la voix de Marcel Malick Oularé, a suggéré qu’un rapport provisoire soit mis à disposition des prévenus avant la production d’un rapport définitif. De leur côté, les avocats de l’État ont fustigé la position de la défense, insistant sur la nécessité pour les inspecteurs de « regarder les prévenus en face et d’expliquer la méthodologie employée » dans leur enquête.
Face à ces divergences, la CRIEF a statué sur plusieurs points et à ordonné,
– à la DOCAD d’identifier les biens des prévenus et de leurs familles dans un délai de 10 jours.
– la comparution des inspecteurs ayant mené l’enquête financière sur la gestion du budget du ministère entre 2011 et 2021.
– Le renvoi du procès au 5 mars 2025 pour la suite des débats.
Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com
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