Depuis l’annonce du décret des nouvelles dispositions de désignations des chefs de quartiers et districts, le débat fait rage dans la cité. Si une bonne partie de l’opinion s’oppose à la décision de nommer les responsables de quartiers par arrêté, pour Aly II Sylla, l’acte du président de la transition est salutaire.

Il estime que pour le développement de la Guinée, les quartiers et districts doivent être dépolitisés. Ils doivent être gérés par les administrateurs nommés par le gouvernement.

Pour lui, les politiciens sont responsables du retard du pays et depuis qu’ils ont commencé à gérer les quartiers, c’est souvent des problèmes.

« Toutes les pagailles dans les quartiers, la destruction des biens publics et autres c’est le fait de politiser les quartiers. Le quartier constitue la base de l’administration d’un territoire. Le quartier est apolitique. L’administration du quartier doit être apolitique. Pourquoi ? quand on avait le PDG, il y avait un seul parti et une seule administration. Donc tous les guinéens étaient PDG. On pouvait faire des élections dans les quartiers parce que les quartiers en ce temps obéissaient à l’administration. C’est elle qui dicte tout. Mais aujourd’hui la Guinée à plus de 300 partis politiques. Et les partis sont antagonistes à l’ETAT. Les marches intempestives, c’est les partis qui sont à la base. A l’époque de Sékou Touré, malgré l’existence du parti Etat, il y avait au niveau du gouvernement, des commandants d’arrondissement.  Tout ce qui était administratif, le chef de quartier remontait à l’administration. Maintenant tout est banni aujourd’hui. Dans un seul quartier tu peux voir 10 à 15 partis politique différents, plus le gouvernement qui a son parti politique. Si les gens ne sont pas d’accord le quartier ne bouge pas. »

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Selon notre interlocuteur, l’inconvénient des élections, c’est quand un dealeur ou un vendeur de drogue participe aux élections au nom d’un parti politique. « S’il est élu en tant que chef de quartier, ce quartier se développera avec la vente de drogue. »

Avant de clore son intervention, M. Sylla confirme que le chef de l’Etat a pris une très bonne décision qui vise à dépolitiser les quartiers mais surtout à rendre fort l’Etat.

« Je suis pour le décret du président Mamadi Doumbouya. Je l’approuve. L’idée est bonne mais pas pour un parti et pas pour une ethnie mais pour toute la nation. L’administration ne doit pas être politisée. Le quartier est un élément basique de l’administration territoriale ; on ne peut pas nier ça. On nomme le chef de quartier relevant de l’administration, maintenant si vous voulez mettre une structure politique à côté, c’est votre droit. Mais, si on s’en tient au chef de quartier seulement, c’est un administrateur et non un politicien. Je l’affirme et je le soutiens mordicus que le chef de quartier doit être nommé par l’administration du territoire. ».

Tout porte à croire que le débat sur la désignation des chefs de quartiers ou de districts est loin de connaitre son épilogue. Puisque beaucoup de leaders d’opinion défendent l’idée de procéder aux élections.

Ibrahima Bah

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