À l’occasion de la cinquième session des réunions du comité de suivi tenue ce lundi 7 août 2023 à la Primature, deux nouvelles coalitions politiques ont décidé de rejoindre le cadre de dialogue inter guinéen. Il s’agit de l’Alliance Pour la République (APR) dirigée par Pépé Francis Haba et de l’ANC (Alliance Nationale pour le Changement) dirigé par Hamidou Barry.
Soupçonné d’avoir été racheté par les autorités de la transition, l’ancien allié de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD) dirigée par Cellou Dalein Diallo, Francis Haba s’explique devant les médias.
« Nous avons dit que nous voulions participer au cadre de dialogue inter-guinéen. Nous voudrions en tout cas contribuer à l’apaisement de la transition. Nous voudrions être au courant de l’exécution de toutes les activités qui concourent au retour à l’ordre constitutionnel de façon à ce que nous nous préparions concomitamment sur le terrain. De façon à ce que nous puissions être à jour par rapport à ce qui se passe de l’autre côté. Parce qu’à l’ANAD, là où nous étions, nous n’avions ni visibilité, ni lisibilité étant donné que nous sommes des jeunes formations politiques. Nous avons quitté nos fonctions dans le privé pour venir contribuer, pour venir en politique et conquérir le pouvoir. Nous avons dit que le moyen le plus sûr pour conquérir le pouvoir, c’est de participer à la gestion de la transition et ne pas rester éternellement dans notre posture de contestation. », s’est-il justifié.
Poursuivant il ajoute : « Je vais vous expliquer quelques faits. Vous savez bien quand nous étions à l’ANAD nous avons été les premiers à applaudir et même à danser pour le CNRD. C’est la première chose. Quand la question de la mise en place du cadre de dialogue inter-guinéen s’est posée, cela été une discussion houleuse. Nous étions près de 25 formations politiques à l’époque au sein de l’ANAD, il y avait certaines formations qui voulaient participer et d’autres qui ne voulaient pas. Et finalement la majorité a décidé qu’on ne participe pas. Donc, dans ces conditions, tout le monde est obligé de défendre la voix de la majorité. Ça c’est une chose. Quand on a fait le tour de toutes les chancelleries, que ce soit l’ambassade des États-Unis, que ce soit les Nations-Unies, que ce soit la CEDEAO, tout le monde nous demandait d’aller participer au cadre de dialogue. Mais malheureusement, nous donnions des motifs que nos partenaires techniques et financiers ne comprenaient pas ainsi que nos structures à la base. Quand on est politique, il faut faire attention de ne pas perdre ces structures. Nos structures nous demandent de prendre notre destin en main, de participer au cadre de dialogue, de nous organiser, d’aller sur le terrain et de redynamiser nos différentes structures. Les personnes ressources qui nous accompagnent aussi, nous demandaient d’intégrer le cadre de dialogue et de contribuer à l’apaisement de la transition. Et c’est ce que nous avons fait. Je pense que nous n’avons fait que répondre aux aspirations légitimes de nos structures de base. »
Avant de terminer son intervention, le président de l’APR a insisté sur le fait qu’il n’a jamais été acheté par les autorités de la transition mais qu’il a quitté le navire de l’ANAD dans l’optique de participer au dialogue et se préparer pour les prochaines élections.
« Moi, Pépé Francis Haba, on ne peut pas m’acheter avec deux cent cinquante millions (250 000 000 GNF). Mes deux villas qui sont à Conakry coûtent plus de deux (2) milliards (2 000 000 000 GNF). Je ne vois pas comment quelqu’un peut m’acheter avec 25 000 dollars. Je pense qu’il faut qu’on soit sérieux. Nous avons quitté (l’ANAD) parce que nous ne nous sentions plus chez nous. Nous avons quitté parce que nous voudrions proposer nos propres idées aux populations guinéennes. Parce que nous voudrions préparer les différentes élections à venir. Nous voudrions aussi avoir notre propre candidat aux élections présidentielles. Naturellement, nous avons des amis dans le gouvernement. »
Ibrahima Foulamory Bah