La Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale (CGCPI) a officiellement lancé le Réseau Guinéen pour un Espace Civique Ouvert (REGECO) ce samedi 22 juin 2024. L’événement s’est tenu lors d’une conférence de presse à la Maison de la Presse de Guinée, située à la Minière dans la commune de Dixinn.
Maître Hamidou Barry, président de la CGCPI et coordinateur du réseau, a expliqué les raisons de la création de cette plateforme.
« Mon professeur, Dr Thierno Madjou Sow, s’est toujours battu contre les détentions illégales prolongées en Guinée. Boubacar Barry, par exemple, a été détenu environ 19 ans sans jugement. À l’hôpital, il me disait : “On a gagné contre les détentions arbitraires, mais il nous reste la liberté d’association et de réunion.” C’est pourquoi nous avons initié ce projet, non pas en réaction au contexte actuel, mais pour le bien de la Guinée et des Guinéens. Dr Sow m’a toujours dit : “Quel que soit l’État, militaire ou civil, tu dois travailler avec lui.” Nous nous réunissons aujourd’hui grâce à l’autorisation du MATD. Nous avons également le soutien du ministère de la Justice. Avec l’aide de Freedom House, nous espérons sortir de cette crise en respectant les règles de la République. Nous sommes prêts à rencontrer le chef de l’État, le Général Mamadi Doumbouya, pour trouver une solution à la crise des médias et au chômage des jeunes. »
Pour sa part, Me Thierno Souleymane Diallo a ajouté que la liberté d’association, d’expression et de réunion sont des droits inaliénables reconnus par l’État, garantis par les conventions internationales et la charte africaine. La constitution guinéenne actuelle et la charte de la transition consacrent également ces droits, stipulant qu’une période d’exception ne justifie pas leur suspension ou violation.
Mohamed Aliou Bangoura, journaliste et membre du bureau exécutif du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), représentant le SPPG dans ce réseau a salué l’initiative.
Selon lui, elle pourrait aider les médias à sortir de la crise actuelle. « La CGCPI a rassemblé divers acteurs de la société civile, politiques et journalistes, ce qui permet à chacun d’exprimer ses préoccupations. Nous pensons que chacun pourra apporter sa contribution pour faire avancer le réseau. »
Le REGECO prévoit diverses activités, notamment le renforcement des capacités des journalistes concernant les lois régissant la liberté d’expression et faire le plaidoyer auprès des autorités, y compris le ministère de l’Information et de la Communication et la Haute Autorité de la Communication.
Ibrahima Foulamor Bah pour lecourrierdeconakry.com