Dans la région administrative de Boké, 51, 2% de femme âgées de 20 à 49 ans sont mariées avant 18 ans selon l’enquête par grappes à indicateur multiples MICS 2016. Les résultats des différentes sensibilisations commencent à se sentir car au cours de l’année 2021, si mariages précoces ont été annulés.
Selon les enquêtes, 7 filles sur 10 mariées avant 18 ans affirment avoir eu des problèmes de santé, psychologiques, relationnels. Problèmes qu’elles attribuent au mariage. Alors que dans 9 cas sur 10, les filles mariées avant l’âge de 18 ans ont abandonné l’école.
Moribadjan Kéita, inspecteur régional de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des personnes vulnérables au niveau de la Région administrative de Boké est heureux de faire le bilan. « En 2021, la Région de Boké (06) cas de mariages forcés et mariages précoces ont été annulés grâce à une forte sensibilisation et adhésion totale des parents et conjoints des jeunes filles ciblées. »
Ces cas de mariage précoce ont eu lieu respectivement à : Boké (02) cas, Gaoual un (01), Fria deux (01), Boffa (01) et Koundara (01).
Après l’annulation de ces mariages énumérés plus haut, rassure M. Kéita, « Les structures chargées des questions ou de la protection de l’Enfance amènent les parties concernées (parents et postulants) à s’engager officiellement par écrit. Une manière de garantir la sécurité les jeunes filles en question… »
Aux dires des professionnelles de la santé, ces mariages dits précoces ou forcés, peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé physique des filles.
« Un mariage précoce signifie se marier à l’âge très jeune et contre son gré, avec une personne qu’on ne choisit pas, qu’on n’aime pas. Généralement, les parents, amis et connaissances sont toujours à la base de ces genres d’unions. Selon le directeur général (DG) de l’Hôpital Régional de Boké, Dr Yamoussa Youla.
Selon le DG de l’Hôpital régional de Boké, « Chaque année, des millions d’enfants et surtout, les jeunes filles, sont envoyées en mariages précoces et forcés entre 11 et 18 ans avec des hommes très avancés en âges. Et le plus souvent, ces enfants sont victimes des grossesses indésirables, d’abus ou violences sexuels dans leurs foyers conjugaux parce que, les premières causes de la mortalité infantiles et maternelles. Tout cela constitue un gros risque pour la santé de la Fille. A l’âge mineur, le bassin et le corps de la fille dont il s’agit, n’est pas prêt à recevoir de grossesse.»
D’autres dangers liés à cela, renseigne le Dr Youla, « Ce sont des relations sexuelles non protégées provocant ainsi, les maladies comme le VIH/SIDA, des infections aux hépatites et dès fois, c’est la mort tragique.»
Selon notre interlocuteur, la pauvreté, les traditions, coutumes, mœurs, le manque d’informations, l’ignorance, l’analphabétisme, et les pressions sociales, sont les principales causes des mariages précoces et forcés.
Ce phénomène est à la base de la déscolarisation massive des jeunes filles ciblées par le fléau qui gangrène la société traditionnelle africaine de Guinée.
Pour lutter contre cet autre travers social, Dr Youla recommande le renforcement des actions de sensibilisation. « Notre seul espoir aujourd’hui, c’est de maintenir nos filles à l’école en sensibilisant les parents, leur offrir une éducation de qualité, les informer sur leurs droits et traduire les coupables en Justice afin d’éradiquer les mariages précoces et forcés.
Monia Briggs