Alors que le monde entier célèbre la journée internationale des droits des femmes, en Guinée notamment à Conakry des féministes subissent encore des exactions, des intimidations et voir même d’arrestation.

A l’occasion de la célébration du 8 mars 2022 au Palais du peuple, une plateforme féminine composée de plusieurs associations qui font la promotion féminine ont été exclues et chassées de la cérémonie par la sécurité. Cette plateforme a été empêchée de manifester contre les violences faites aux femmes à longueur de journée et l’impunité.

Ces féministes munis de leurs pancartes dont une avec la photo d’une jeune victime et des banderoles sur laquelle on peut lire ‘’Justice pour M’Mah Sylla’’ Stop à la Violence’’ ont été mis dehors par les forces de l’ordre. Après avoir détruite les pancartes, ils les ont contraints de quitter définitivement le palais du peuple. En plus de les empêcher de manifester, les forces de l’ordre ont arrêté le photographe qui filmait la scène.

Fatoumata Diaraye Bah président de l’ONG Women Up nous apporte des précisions : « On était sur l’esplanade avec des pancartes pour réclamer justice pour les victimes de viol et exiger le respect des droits. Malheureusement pour les forces de l’ordre, cela est gênant. Ils perçoivent cela comme une façon de gâcher la fête. Ils nous ont demandé de sortir. Nous, on ne voulait pas sortir parce qu’on ne dérange pas. On a dit que c’est notre manière à nous de célébrer le 8 mars. Ils ont insisté, ils nous demandé de quitter les lieux. Ils ont utilisé un peu de violence, ils nous agressé. Ils ont complètement détruit nos pancartes. Ils nous pousser de quitter les lieux carrément. Ils ont voulu aussi retiré les banderoles mais on n’a pas lâché. Ils ont arrêté un photographe qui filmait la scène. Ils l’ont embarqué. Jusqu’au moment je quittais les lieux il n’était pas encore relâché. J’entendais des mots selon lesquels ‘’nous ce n’est pas les hommes qu’on bat ici ce sont les femmes. Vous, on vous dégage, ou vous embarque… »

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Il faut signaler que suite à cette altercation avec les forces de l’ordre, ces féministes ont été obligées de quitter le palais du peuple avant l’arrivée du président de la transition qui a présidé cette cérémonie de 8 mars 2022.

Toutefois, forces est de constater que toutes les associations de femmes qui faisaient la propagande sur l’esplanade du palais du peuple en faisant l’éloge du Colonel Doumbouya n’ont pas été touchées. Le constat revêt comme d’habitude que la journée de ce 8 mars a été consacrée essentiellement à la mamaya et non le diagnostic sur le respect des droits des femmes afin de faire bouger les lignes.

Ibrahima Bah

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