Suite à l’annonce du Premier ministre Amadou Oury Bah concernant un éventuel report du calendrier de transition, de nombreux Guinéens s’interrogent sur la tenue des élections présidentielles initialement prévues fin décembre 2024. En dépit du silence du Général Mamadi Doumbouya sur ce report potentiel, Cellou Dalein Diallo demeure sceptique quant aux intentions des militaires de quitter le pouvoir.
Lors d’une interview sur France 24 ce mercredi 5 juin, abordant ce sujet sensible qui génère de nombreuses discussions et préoccupations, Cellou Dalein Diallo a déploré la conduite de la transition par la junte.
“Pour le moment, elle assume ce report devant le peuple de Guinée, devant la CEDEAO, devant la communauté internationale, malheureusement les guinéens sont très déçus de cette assumée de ne pas respecter cet engagement de restituer le pouvoir aux civiles à l’issue d’élections inclusives et transparentes. Donc il y a une protestation des partis politiques, des Coalitions des partis politiques, des forces vives de Guinée qui n’acceptent pas cette décision et qui sont déterminées à exiger le respect de cet engagement…. « Ils sont prêts à utiliser tous les moyens légaux, y compris les manifestations de rue et sur les places publiques, pour pousser la junte à tenir ses promesses. En cas de refus avéré naturellement, on demandera le départ de la junte et son remplacement par une transition civile.”
Plus loin, l’ancien Premier ministre du Général Lansana Conté indique : “Ni le Général Doumbouya parce que maintenant il est Général, ni le Premier ministre n’ont donné l’assurance que les élections auront lieu en 2025. Cependant, tous ont dit qu’elles n’auront pas lieu en 2025. On a pas du tout d’engagement ferme de la part que les élections auraient lieu même en 2025. Ils ont dit que seulement le référendum pour la constitution aura lieu en 2024. Pour moi j’ai toujours pensé qu’ils veulent rester aussi longtemps au pouvoir et si possible le garder. Alors que le Général avait dit que : “Ni lui-même, ni les membres du CNRD et moins encore les membres du gouvernement ne seraient candidats à ces élections mais le risque qu’ils veulent conserver le pouvoir à mes yeux existe aujourd’hui.”
Ibrahima Foulamory Bah