Des lavabos sans eau courante, des poubelles pleines de mouches et d’insectes, des murs défectueux, des salles d’hospitalisation sans  électrification, des lits rouillés, c’est la physionomie du CHU d’ Ignace Deen.

Les locataires de cet hôpital national ne se rappellent même plus la dernière fois qu’ils ont vu un ventilateur oscillé.  Au pavillon des accouchés par césarienne de la maternité, on voit des traces de sang sur les murs dans une ambiance sonore animée par des  moustiques en plein jour.

L’avis des usagers

Le samedi 24 décembre dernier, assistant à une causerie de garde malade au sein de ce service, nous avons recueilli quelques propos sur le mauvais accueil des agents de santé guinéens, leur corruption et leur indifférence envers les patients. Lisez !

 Mauvais accueil et corruption

Mme Mariam Soumah résidant au quartier Coleah, se trouve auprès de sa voisine qui a accouché par césarienne. Elle raconte les conditions dans lesquelles elles sont arrivées.

 « Moi je ne prie pas Dieu de venir à l’hôpital la nuit. Nous sommes arrivés ici la nuit. Mais Dieu seul sait comment on a fait pour que ma copine puisse être opérée. On dirait que les sages-femmes guinéennes ne sont pas des femmes ou n’ont jamais enfanté. J’ai vu des comportements ici qui m’effraye. Aujourd’hui si tu n’as pas d’argent ce n’est pas la peine de te rendre à l’hôpital. Sinon même si tu ne dois pas mourir, tu vas mourir à cause des comportements de nos agents de santé. Même pour une petite colle il faut de l’argent, à plus forte raison autre chose. On dit que la césarienne est gratuite mais il vaudrait mieux pour nous les femmes qu’elles soient payantes. Puisque ce que l’argent que tu paies pendant qu’on te dit qu’elle est gratuite», a raconté dame Soumah.

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Mme Kanké une autre garde malade renchérit : « Tous les médecins sont corrompus en Guinée. Personne ne fait son travail comme cela se doit. Les femmes de salles sont là pour la forme. Les salles d’attentes sont malpropre, les agents à l’accueil sont hautains,  ils ne savent pas accueillir les patients. C’est pourquoi les gens préfèrent maintenant se rendre dans les services sanitaires privées. Ils n’ont rien de plus que le publics, mais l’accueil qui s’y trouve est humain. Aujourd’hui les services sanitaires publiques se sont transformé en des nids de corruption et détournement. Les surfacturations et les prescriptions de médicament plus qu’il n’en faut, portent de graves atteinte à la dignité du malade », a laissé entendre l’institutrice Kanké.

 

Vente de médicament par les agents de santé 

Cet autre témoignage est celui d’un homme, qui se dit victime de ces agents qui revendent les médicaments sur place sans reçu. « Après l’accouchement de ma femme, la sage-femme m’a demandé de débourser une somme de 15O mille francs guinéens pour des soins que j’avais déjà payé, comme le prix du fil, colle, etc. comme j’ai refusé de payer cette somme, elle passe par une autre manière. Elle me fait une ordonnance de payer à l’urgence. La pharmacie de l’hôpital étant déjà fermé, je me suis rendu dans une autre pharmacie. Mais il se trouve que les produits prescrits sur l’ordonnance ne se vendent pas dans les grandes pharmacies. Donc j’étais obligé de revenir vers elle pour qu’elle me vende ses produits, alors qu’elle n’est pas pharmacienne. Tout ceci prouve que les agents rançonnent les malades et leur soutirent de l’argent sans aucun scrupule », déplore M. Christian.

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 Nantènin Traoré 

 

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