La joie et l’espoir qui ont constellé le 5 septembre 2021 et ses lendemains, sont devenus aujourd’hui pour les guinéens des réels motifs d’angoisse et d’inquiétude. Le rêve d’un lendemain meilleur promis par la junte, s’est transformé en un cauchemar hallucinant pour les populations, qui voient leurs conditions d’existence se détériorer de jour en jour. Elles s’interrogent quotidiennement sur le bien-fondé de ce coup de force et regrettent déjà leur président démocratiquement élu. Dans la fièvre de la prise du pouvoir, dans le dessein de se légitimer, des promesses fallacieuses ont été faites au peuple avec des actes de populisme, pour endormir la conscience des guinéens.
Plus de dix mois après, le masque de ces usurpateurs de pouvoir est tombé et, dans la réalité des faits on commence à comprendre qui est qui. Les raisons et justifications données au putsch sont-elles objectives ? Et ce coup de force était-il nécessaire pour le pays ? Ce sont là des interrogations qui émanent des réflexions populaires tous les jours. Il est difficile de croire que plus d’une centaine de guinéens soient morts pour assassiner la démocratie et instaurer la terreur de la baïonnette. Les morts des manifestations sont intervenus pour la défense de la démocratie dit-on souvent, ceux du 5 septembre 2021 sont tombés pour s’opposer à la tyrannie.
Les nouvelles autorités dans leur discours de charme, avaient déclaré que plus jamais le sang d’un guinéen ne sera versé, et que la justice sera leur boussole. Qu’il n’y aurait pas de chasse aux sorcières et que les erreurs du passé seraient évitées. Plus les jours et les mois s’écoulent, on constate un divorce entre ce qui a été dit et ce qui se fait. Les conseillers obscurs qui ont été dans l’incapacité d’émerger politiquement se sont transformés en donneurs de leçon de conduite à la junte, dans le seul but de se positionner pour les joutes électorales prochaines. C’est pourquoi dans la mise en œuvre d’un tel plan, les nouvelles autorités ont procédé à la mise à la retraite de tous les Généraux de l’armée, de tous les anciens cadres et fonctionnaires de la fonction publique pour faire venir des jeunes inexpérimentés et enthousiasmés par une promotion à laquelle ils ne pouvaient parvenir à cause de leur incompétence.
Ainsi tous ceux qui pouvaient comprendre leur manœuvre subversive ont été éloignés de l’appareil administratif soit pour une prétendue retraite ou démis de leur fonction et remplacés systématiquement. Des sous-préfets aux gouverneurs en passant par les préfets, tous seront des militaires dans l’espoir de faire totalement main basse sur l’administration du territoire. Aussi on procèdera à la faveur d’une CRIEF télécommandée, pour séquestrer et forcer à l’exil des leaders et personnalités politiques du pays. Les droits démocratiques concédés par la constitution sont muselés et bafoués. Pas de manifestations, pas de regroupement dans la rue sous peine de répression violente et sanglante. Les populations sont angoissées et meurtries, la société civile est réduite au silence avec l’intimidation de leurs intrépides responsables. C’était mieux avant, disent aujourd’hui les guinéens qui ne savent plus à quel saint se vouer.
L’acharnement contre les anciens cadres est devenu une réalité, le CNRD s’attaque maintenant aux opérateurs économiques pour créer la désolation chez les milliers de parieurs et travailleurs de Guinée Games. Pourquoi nommé un directeur pour le stade GLC alors que des années durant ce stade a été abandonné par incapacité de l’Etat. Le patriote qui a pensé à la jeunesse et à l’honneur de son pays, qui a mis son avoir pour donner à ce stade une dimension nationale et internationale ne doit pas être mis à l’écart dans la gestion de ce stade. On se demande vraiment pour quelle raison ces bidasses ont perpétré ce coup de force car, de jour en jour les populations sont confrontées à une véritable descente en enfer. Les militaires ont détruit leur équilibre morale et social.
Tous les secteurs sont impactés par leur attitude incommodée de gestion avec la prolifération des décrets de tout genre et de toute nature. Le CNRD veut remplacer tout ce qu’il a trouvé en place, les courtisans sont légions à la recherche d’une promotion à coup de millions de nos francs. A ce rythme même l’eau et l’air que respirent les guinéens auront bientôt des directeurs pour leur gestion.
Que Dieu sauve le pays !
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