A l’occasion de la cérémonie de dédicace du recueil ‘’les nouvelles en langues nationales’’ ce mercredi au Centre Culturel Franco-Guinée, un de nos reporter a rencontré le président du Bloc Libéral, Dr. Faya Millimono.

Dans un entretien exclusif, le leader politique s’est prononcé sur l’actualité guinéenne, notamment la démission Me Traoré au CNT et la fin de la transition mais surtout sur le silence de la CEDEAO.

Le Courrier de Conakry : Quel est l’objet de votre présence à cette cérémonie de dédicace ?

Dr. Faya Millimono : Je suis venu accompagner un ami écrivain qui a publié une œuvre en langue locale pour l’honorer et le soutenir. Tout comme lui, j’ai commencé mes études en langue nationale Kissi. C’est ce qui me permet de lire et d’écrire le Kissi. Peut-être que si la politique me lâche un peu, je m’exercerai à écrire quelque chose en langue nationale Kissi.

Etre-vous favorable que les langues nationales soient des langues officielles du pays ?

C’est tout à fait normal qu’on y aille. Au Sénégal, il y a le français qui cohabite avec une autre langue nationale. On peut le faire en Guinée.

L’une des actualités dominantes de notre pays est la démission de Me Mohamed Traoré au Conseil National de la Transition. Quel est votre avis là-dessus ?

C’est une excellente chose. Parce que dans notre pays, on va développer le sens de la redevabilité. Le CNT a été installé pour gérer la partie législative de cette période transitoire. De façon officielle et solennelle, le CNRD, le gouvernement qui nous dirige aujourd’hui avec la CEDEAO ont signé un accord. Quand vous signez quelque chose, ça a un sens. C’est comme quand on donne une parole, ça a un sens. Cet accord-là prévoit que cette période transitoire devrait terminer le 31 décembre 2024. Autrement dit, le 31 décembre, on devrait avoir investi un nouveau président. On devrait avoir une législature élue, on devrait avoir déjà les conseils communaux à travers le pays. Malheureusement, nous n’avons même pas le projet de Constitution et étant de ceux qui devraient rédiger le texte, si ça devrait prendre plus de trois ans pour rédiger la constitution, je dis c’est conséquent de sa part qu’il ait pris l’initiative de se retirer du CNT. Je crois qu’à sa suite, d’autres devraient faire la même chose. C’est pour dire qu’ils doivent faire quelque chose pour le peuple de Guinée. S’ils n’ont pas pu accomplir ce pourquoi ils ont été solennellement installés, ils devraient se retirer.

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La date butoir de la fin de la transition est arrivée à terme depuis quelques semaines, mais jusqu’à présent la CEDEAO ne s’est pas prononcée. Qu’en dites-vous du silence de cette institution sous régionale ?

La CEDEAO ne m’étonne pas. Parce qu’elle a déçu par le passé et elle continue à décevoir aujourd’hui.

Ce qui est important par contre, on a fait passer le 31 décembre, comme si c’était un jour normal. Ce n’est pas un jour normal. Nous avons suivi l’adresse à la nation du président Général Mamadi Doumbouya, il n’a pas mentionné que le 31 décembre c’est la fin de la période transitoire. Le dire dans son discours, aurait ouvert la voie à une renégociation de cette deuxième phase. Parce qu’on savait qu’étant donné qu’on n’allait pas finir la période transitoire à cette date. Mais au-delà du 31 décembre, la Guinée doit exister de façon normale politiquement, économiquement et socialement en ayant une gouvernance en place qu’on sorte d’une négociation entre les acteurs guinéens. Ce n’est pas ce qui est en train de se faire. On espère que Dieu va nous accompagner même si nous ne sommes pas en train de nous accompagner nous-même.

Dans son adresse à la nation, le président de la transition Général Mamadi Doumbouya avait promis d’organiser les élections en 2025. Pensez-vous qu’il va le faire ?

En 2023 aussi, il avait promis le référendum. Mais jusqu’à présent, cela n’est pas réalisé. On n’a même pas le projet de Constitution pour aller au référendum.

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Je vous remercie

C’est à moi de vous remercier !

Propos recueillis par Ibrahima Soya

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