La condamnation de Michel Kamano, ancien questeur de l’Assemblée nationale guinéenne, par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) continue de susciter de vives réactions. Lors de l’assemblée générale du RPG Arc-en-ciel tenue ce samedi 7 décembre 2024, Marc Yombouno, l’un des responsables du parti, a fermement critiqué cette décision qu’il juge injuste et infondée.

Michel Kamano, actuellement en séjour médical à l’étranger, a écopé de cinq ans de prison ferme, d’une amende de 4 milliards de francs guinéens, ainsi que de la confiscation de ses biens. Un mandat d’arrêt a également été émis à son encontre. Pour le parti de l’ex-président Alpha Condé, cette sentence, rendue par la CRIEF, est une controverse. Marc Yombouno n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu’il considère comme une manipulation des faits. Il a notamment remis en question la légitimité de l’inclusion des biens acquis par Michel Kamano dans les années 1970 dans une affaire liée à des accusations portées en 2021.

« Une injustice flagrante », selon Marc Yombouno Lors de son intervention, Marc Yombouno a souligné les circonstances historiques entourant l’acquisition de ces biens. « À Dapompa, Michel Kamano fait partie des premiers résidents de la zone. À l’époque, lorsqu’un individu souhaitait acquérir un domaine, une méthode traditionnelle consistait à lancer une pierre pour marquer les limites de la parcelle accordée. Michel Kamano a ainsi obtenu 14 parcelles en 1978, alors que nous étions encore à l’école primaire. Que viennent faire ces propriétés dans une affaire datant de 2021 ? », s’est-il interrogé, visiblement indigné.

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Une condamnation perçue comme politique ?  Au-delà des aspects juridiques, le RPG Arc-en-ciel voit dans cette décision une manœuvre visant à affaiblir les anciens cadres du régime. Les responsables du parti en lieu et place de faire appel à une révision de cette condamnation qu’ils jugent « arbitraire » et réclamer une justice équitable et indépendante, le parti appelle à des prières pour ces cadres accusés dans une affaire de corruption.

Si la CRIEF a pour mission de lutter contre l’impunité et les malversations financières, certains observateurs craignent que ce type de décision ne soit perçu comme sélectif ou motivé par des considérations politiques. Cette affaire soulève ainsi des questions sur l’équilibre entre justice et instrumentalisation politique.

On attend donc de voir si le principal concerné dans cette affaire reviendra au pays et relevé appel à cette décision. Ce qui reste clair, cette affaire de Damaro Camara et Michel Kamano continue de polariser l’opinion publique et d’alimenter le débat sur l’état de droit en Guinée.

Foulamory Bah

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