Le siège de l’Union des Forces Républicaines (UFR), à Matam, a abrité ce vendredi 30 mai 2025, le congrès national du parti. Ce rendez-vous politique a été marqué par la réélection de Sidya Touré à la tête de la formation politique, avec 98,48 % des voix, pour un nouveau mandat de cinq ans.

Avant l’ouverture du scrutin, le président sortant pour sa propre succession, s’est exprimé en visioconférence devant les militants et responsables du parti venus en nombre pour l’occasion. Dans un discours à la fois ferme et rassembleur, l’ancien Premier ministre guinéen sous le régime de feu Général Lansana Conté, a dressé un tableau sombre de la situation politique actuelle, qu’il qualifie de « blocage », et a lancé un appel solennel au dialogue entre les forces vives du pays.

« Aujourd’hui, nous sommes dans une situation pratiquement de blocage (…). Nous, nous n’avons pas d’armes. La solution, c’est de dialoguer (…). Il faut que nous puissions trouver les moyens de nous retrouver pour discuter de l’avenir de la Guinée », a-t-il déclaré, dénonçant au passage le manque de démocratie, les violences politiques récurrentes, et les nombreux scandales de corruption.

Dans la suite de son allocution, Sidya Touré a insisté sur les priorités économiques et sociales, notamment la lutte contre le chômage des jeunes et la nécessité de créer de la richesse dans un environnement politique apaisé.

« Toutes ces choses là ne peuvent se réaliser que si nous arrivons à nous entendre, au moins sur un minimum. On peut ne pas être d’accord sur tout, mais nous devons nous accorder sur l’essentiel pour faire progresser ce pays », a-t-il martelé.

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Le leader de l’UFR a aussi tenu à rendre hommage aux figures de la société civile et aux acteurs politiques actuellement en détention ou en exil, citant notamment Fonikê Menguè, Billo Bah, Aliou Bah, Habib Marouane Camara et un membre de la jeunesse du parti actuellement exilé.

« Nous avons dénoncé la violence (…). La démocratie est notre créneau, les élections sont notre créneau. Mais comment y parvenir si d’un côté il y a les militaires, et de l’autre, la société civile et les partis politiques ? C’est le dialogue qui peut rassembler tout cela », a-t-il conclu.

À l’issue du vote, Sidya Touré a obtenu 98,48 % des suffrages exprimés, confirmant sa suprématie au sein du parti qu’il dirige depuis sa création. Dans le même élan, d’autres cadres ont été reconduits, dont Bacary Goyo Zoumanigui au poste de premier vice-président et Saïkou Yaya Barry en tant que secrétaire exécutif.

Le candidat malheureux, Abdoulaye Baïlo Diallo, a accepté les résultats avec fair-play et a félicité le président réélu, dans un geste salué par les congressistes comme un signe de maturité politique.

Il convient de rappeler que, l’UFR est suspendue il y a quelques mois par le ministère de l’Administration du Territoire dans le cadre de l’évaluation des partis politiques.

Ibrahima Foulamory Bah

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