Malgré que cette mesure ne l’affecte pas directement, Sory Camara, jeune leader politique âgé de 41 ans, s’oppose à la limitation d’âge aux élections présidentielles mentionnée dans l’avant-projet de la Constitution.
Dans une de ses tribunes, le président du PDND, estime que la limitation d’âge pourrait éliminer des candidats potentiels mais surtout priver la Guinée des leaders expérimentés.
Nous vous invitons de lire ci-dessous la tribune de Sory Camara qui est également le 1er vice-président de l’Alliance Nationale pour le Changement.
‘’La limitation d’âge aux élections présidentielles, fixée à 80 ans dans l’avant proposition de la constitution en République de Guinée doit être reconsidérée car cela suscite des débats intenses et montre une source d’élimination de certains candidats.
Dans un pays en voie de développement comme la Guinée où la corruption, l’enrichissement illicite et le narcotrafic posent des défis majeurs, cette disposition pourrait non seulement éliminer des candidats potentiels mais aussi ouvrir la voie à une instabilité démocratique accrue. La paix et la cohésion sociale doivent primer sur toute autre considération partisane.
Limiter l’âge des candidats aux élections présidentielles à 80 ans pourrait priver le pays de leaders expérimentés et respectés. Ces citoyens, malgré leur âge avancé, possèdent souvent une sagesse et une expérience précieuses acquises au fil des décennies. En les écartant, la nation pourrait se priver de contributions essentielles à la stabilité et au développement.
Dans un contexte où les institutions démocratiques sont encore fragiles, imposer une limite d’âge stricte pourrait exacerber les tensions politiques. Cela pourrait être perçu comme une tentative de manipuler le processus électoral pour écarter certains candidats, ce qui pourrait entraîner des conflits et des divisions accrues. La démocratie doit être inclusive et permettre à tous les citoyens éligibles de se présenter, indépendamment de leur âge.
La Guinée traverse une période de transition très délicate. La priorité pour le CNRD doit être plus que jamais, instaurer la paix et la cohésion sociale qui doivent être au cœur de toutes les réformes constitutionnelles. Une exclusion basée sur l’âge pourrait aggraver les divisions existantes et entraver les efforts de réconciliation nationale.
La proposition de limitation d’âge aux élections présidentielles à 80 ans doit être reconsidérée.
Les efforts doivent se concentrer sur la promotion de la paix, de la cohésion sociale et de l’inclusion, la mise en place des institutions fortes pour un développement démocratique durable. En supprimant cette limitation, la République de Guinée pourra avancer vers une démocratie plus forte et plus unie, où chaque citoyen a la possibilité de contribuer à la construction de la nation.’’
Le Courrier de Conakry