La situation de nombreux jeunes artistes guinéens révèle une contradiction bien plus torsadée, alors un flou établi. La société guinéenne est prompte à juger les dérives visibles, mais sourde aux racines structurelles qui les engendrent. Loin des forces stimulantes pour la création, se dessine un écosystème artistique miné par la débauche systémique et les réflexes répressifs au détriment d’une approche préventive durable.

En Guinée, on a trop souvent tendance à se concentrer sur les symptômes plutôt que sur les causes profondes lorsque les choses tournent mal pour les artistes. Plutôt que de chercher des coupables, ne devrions-nous pas plutôt nous interroger sur les failles qui poussent nos jeunes artistes dans les abîmes ? Généralement, c’est quand ça dégénère, et oui, qu’on cherche des poux dans les têtes rasées. Le Guinéen n’a pas la culture de guérir le mal à la racine. Soignons la fièvre, arrêtons de casser le thermomètre sous le coup de l’émotion.

La vérité n’a pas besoin d’espace pour s’exprimer.  Force est de constater que trop de jeunes artistes guinéens, pourtant porteurs d’un immense talent, sombrent malheureusement dans les vices et la dépression, au nez et à barbes de leurs familles et admirateurs. Combien d’entre eux refusent de se soumettre à un meilleur encadrement ? Combien d’entre eux ont vu leur carrière et leur santé mentale se dégrader sous l’emprise des substances ? Qu’avons-nous fait à l’étape primaire. Combien de jeunes artistes guinéens préfèrent prendre le raccourci qui mène à des chemins hasardeux et plus souvent barbelés ? Combien… ? Loin de vouloir tirer sur l’ambulance, il est temps de s’attaquer à la racine du problème :  sensibiliser aux éventuels risques de déboires et militer pour un développement personnel en parallèle avec le développement de carrière. Sortons de l’émotion, prônons surtout et surtout l’éducation artistique. Si, par le passé, la musique nécessitait que du talent, aujourd’hui, au 21e siècle, cette industrie requiert impérativement une certaine discipline et une maîtrise de soi. Et qui n’a pas encore compris cela ?

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La sphère artistique guinéenne ne semble pas toujours bienveillante envers ceux qui osent sortir des sentiers battus. Beaucoup d’artistes se sentent hostiles à l’ordre établi. Comment s’étonner, dans ces conditions, qu’ils cherchent refuge dans les paradis artificiels ?

Par Sita

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