Résumons en 10 Secondes, la caricature de la stature de nos gouvernements sur le continent : « Sous le haut patronage du Ministre – Député – Maire -Président de … ».

Loin d’être un QCM (Questions à Choix Multiples) autour de l’incompatibilité du cumul des fonctions et des mandats que certains élus ont ignorées ou tardent à y remédier à coup de reformes intelligentes, le véritable problème est celui, nous le savons tous, de la concentration dans les sphères de pouvoir.

Diffusée comme la poudre de perlimpinpin, cette pratique revient à être représentative de ce qu’est l’oligarchie par rapport à la démocratie, c’est-à-dire son contraire, mais se révèle être un pseudo-synonyme de l’aristocratie qui est le pouvoir des meilleurs.

En effet, le cumul de certaines fonctions aurait bénéficié d’une passivité populaire, si l’on pouvait en tirer une efficacité objective, un bilan multifonctionnel positif et une compétition saine dans l’affrontement des compétences au mérite de cultiver l’excellence.

À notre avis, ce contraste répond politiquement à un soucis de solidification de la base électorale et de la maîtrise des pourtours politiques qui restent décisifs lors des échéances électorales.

Ainsi, si le principal cumulard jouit de la légitimité politique, sur le terrain en réalité, c’est bien un jeu de délégant à délégué qui projette le second au rang de celui qui exerce l’essentiel des responsabilités en lieu et place du principal. Il s’agit notamment des adjoints, des vice-présidents.

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Cependant, le danger dans cette entourloupe reste le népotisme et la confiscation des fiefs électoraux par attribution, élection ou nomination des responsables selon les sensibilités tribales, ethniques ou familièrement politiques.

Au-delà de toutes les considérations politiques qui entourent ce multipositionnement, repose en sourdine une triple réalité :

  • La surenchère financière sous l’abreuvoir du contribuable avec l’organisation des malversations et magouilles dans la tirelire du budget annuel, en plus des dons, subventions et autres investissements des partenaires rattachés à chacune des fonctions.
  • L’impression d’un déficit de compétences et la gouvernance par une parodie électorale au grand dam des pépites politiques mises sous l’éteignoir.
  • L’inefficience dans certaines actions cumulatives soit de façon temporaire ou permanente

Toutefois, certainement à leurs dépens, tous ces cumulards ne font que l’apologie du gouvernement des riches, car en petite minorité et pratiquement inaccessibles par le peuple, ils sont les croque-sous de ce même peuple et réduisent la gouvernance en un État de siège familial.

Même si, le cumul des fonctions apparait être la meilleure représentation de la force politique de certains régimes, cela a tendance à réduire le mérite et la compétence à l’inéluctable engagement politique, le clientélisme et la cristallisation du découpage tribaliste des fonctions.

Tall Madina

 ≠Colombe Noire 

Analyste politique et géostratégique, diplômée en Études Stratégiques, Sécurité et Politique de Défense. Chercheuse sur les questions de terrorisme dans la zone sahélo-saharienne, éditorialiste et écrivaine. Présidente du Mouvement Nouvel Afrique – Nouvelle Génération

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