Dans le cadre du passage des organisations faîtières devant les honorables conseillers nationaux au Conseil National de la Transition (CNT), les acteurs de la justice guinéenne ont marqué leur présence ce mercredi 31 mai 2023 à l’hémicycle au Palais du Peuple pour apporter leur proposition sur la rédaction de l’avant projet de la nouvelle constitution.

À cet effet, c’est l’ancien procureur de la république près le tribunal de première instance de Labé Abdoulaye Israël Kpogomou qui a représenté l’Association des magistrats de Guinée (AMG), également secrétaire générale de ladite association.

Suspendue par l’actuel ministre de la justice garde des sceaux Alphonse Charles Wright, de ses fonctions de magistrat, Monsieur Kpogomou a au nom de son association sollicité que dans la future constitution, que la loi sur l’indépendance des magistrats soit adoptée. Le magistrat a profité de cette occasion pour dénoncer les ingérences de l’actuel garde des sceaux. Il accuse Charles Wright de persécutions, de menaces et de chantages contre les magistrats du pays.

« L’AMG dénonce l’attitude du ministre garde des sceaux qui est entrain de mener sa propre transition dans cette transition avec la théâtralisation, la désacralisation, la banalisation et l’instrumentalisation de la justice à travers des actes qui sont contraires au discours de prise du pouvoir par le CNRD. Des publications intempestives des actes de poursuites en occurrence des injonctions ainsi que des actes administratifs en occurrence des arrêtés de suspension des magistrats sur les réseaux sociaux au mépris de la loi, la volonté de traumatiser les magistrats, de les humilier et de les soumettre toutes les coups constituants aujourd’hui des indicateurs sérieux qui doivent alerter les autorités de la transition sur la volonté du garde des sceaux, de réécrire l’histoire de la justice guinéenne. L’AMG dénonce les persécutions, les menaces et les chantages effectués contre les magistrats par le garde des sceaux et interpelle respectueusement ce dernier à œuvrer aux côtés de monsieur le Président de la transition, pour sauver la justice qui est actuellement au bord du gouffre. Face à un garde des sceaux, ministre de la justice et des droits de l’homme, auteur de la violation récurrente de certaines lois de la République et peu porté sur les questions des droits de l’homme, l’AMG a le devoir d’alerter l’opinion national sur les menaces réelles aux conséquences dangereuses qui planent sur l’indépendance de la justice guinéenne. L’exemple le plus éloquent est la persécution que subissent son Président Mohamed Diawara et son Secrétaire Général, Abdoulaye Israël Kpogomou, arbitrairement suspendus de leurs fonctions et tendancieusement traduit devant le CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature) dans un climat de règlement de comptes, en violation flagrante des dispositions de la loi organique 054/CNT/2010 portant statut des Magistrats. » a dénoncé le magistrat Abdoulaye Israël Kpogomou.

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Il poursuit son exposé tout en dévoilant à cette occasion les recommandations de son Association dans la rédaction de la future constitution.

« L’AMG au vu de ces précédents malheureux et fâcheux, recommande que les prérogatives de suspension des magistrats par le Garde des sceaux soient rigoureusement encadrées par la future loi organique portant statut des Magistrats et subordonnées à un avis préalable du CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature), pour éviter des décisions aux relents règlements de comptes visant à entacher la carrière des Magistrats méritants dont l’attachement aux valeurs qui incarnent la magistrature dérange. Elle suggère qu’aucune nomination ne soit désormais faite par le Garde des Sceaux par voie d’arrêté afin d’éviter une instrumentalisation de la justice à des fins personnelles. »

Il faut préciser que tellement que le magistrat était très remonté contre le Garde des Sceaux, ministre de la justice Alphonse Charles Wright, il a fallu l’intervention du président de Conseil National de la Transition (CNT), modérateur de la plénière, Dr Dansa Kourouma pour stopper le procureur Abdoulaye Israël Kpogomou.
Dr Dansa Kourouma rhétorique à cette occasion en répondant vigoureusement en rappelant au magistrat très remonté que le Conseil National de la Transition n’est pas un endroit de règlement de comptes mais plutôt de propositions pour la rédaction de la nouvelle constitution que les guinéens s’en serviront dans le temps.

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Ibrahima Foulamory Bah

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