L’Eco, c’est la future monnaie commune de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) que les dirigeants de cette organisation sous-régionale veulent mettre en place dès 2020. Ce 23 août, en marge de la fin des réunions statutaires de la seconde Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO) et de l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO), le Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana a expliqué quelques avantages de l’intégration monétaire.
Il y a essentiellement dix critères à remplir afin de voir la monnaie commune de la CEDEAO, Eco. Mais il y a quatre critères qu’il faut obligatoirement remplir. Et selon le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, la Guinée a rempli ces critères, mais reste au niveau des limites. Ce qui signifie que le maintien n’est pas assuré : « Une première évaluation de nos services au premier semestre de cette année indique que la Guinée a respecté les critères primaires à cette date. Ce résultat, s’il faut s’en féliciter, doit être consolidé car nous demeurons trop près des limites fixées. »
Le Premier ministre guinéen a rappelé néanmoins le fait que la ZMAO doit s’inspirer d’autres régions où il y a eu l’intégration monétaire, avant de parler des avantages que pourrait procurer cette intégration : « La ZMAO, telle que nous l’ambitionnons, doit nécessairement et naturellement s’inspirer des expériences d’intégration monétaires ailleurs dans le monde afin d’éviter des écueils et afin surtout d’optimiser nos chances de succès. En tout état de cause, les bénéfices de l’intégration monétaire sont importants pour tous les pays membres. En agressant les difficultés liées à la multiplicité des monnaies et les fluctuations des taux de change y afférents, la ZMAO réduirait les coûts de transaction tout en facilitant les paiements. Une telle évolution contribuerait de manière notable à redynamiser les échanges commerciaux entre les différents pays qui se situent aujourd’hui, hélas, à moins de 10% de notre commerce international. L’institution d’une Banque centrale commune en Afrique de l’Ouest renforcerait le cadre de politique monétaire et rendrait plus effectives les supervisions financières dans le contexte d’une accélération de la bancarisation du continent qui est un autre défi majeur qui se pose à nos économies en termes de collecte de l’épargne. »