La fin d’année 2021 a été marquée par le changement de pouvoir en Guinée suite au coup d’Etat orchestré par les Forces spéciales reconstituées en Comité National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD). Si cet évènement a été majoritairement accueilli par la population, dès l’année 2022 une partie des guinéens a commencé à émettre des doutes sur la conduite de la transition menée par les militaires.

Les divergences ont débuté par la nomination des membres du Conseil National de la Transition (CNT). Vous le savez, cette institution parlementaire est chargée d’élaborer la nouvelle Constitution du pays. Le 5 septembre 2021, l’expression « la justice sera la boussole », a été une belle drague des militaires au pouvoir. Par exemple, la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a été créée, une première en Guinée. L’émission de cette instance judiciaire a fait l’objet de diverses appréciations. Si certains guinéens estiment que l’idée est salutaire, d’autres pensent que c’est tout simplement une arme d’intimidation des potentiels leaders politiques et anciens dignitaires du pays. A ce jour, Kassory Fofana (Premier ministre), Amadou Damara Camara (Président du Parlement), Dr. Diané Mohamed (ministre délégué à La Défense) et plusieurs autres hauts cadres du régime déchu d’Alpha Condé sont maintenus jusque-là, à la Maison d’Arrêt de Conakry sans jugement. A côté de ces personnalités, on y retrouve également des leaders politiques et acteurs de la société civile dont le Coordinateur national du FNDC, Oumar Sylla dit Foniké Mengué.

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Peut-on dire que les erreurs du passé sont en train de refaire surface ? L’on ne peut en dire plus. La violation des droits de l’homme (l’interdiction des manifestations); l’arrestation sans jugement des leaders politiques;  les cas de morts lors des manifestations politiques; etc. émettent néanmoins des doutes.

Autre chose à déplorer durant l’année 2022, est que, ni les assises nationales ni le cadre de dialogue n’ont permis aux guinéens de conjuguer le même verbe. La détermination de la durée de la transition reste essentiellement la pomme de discorde entre le CNRD et une partie de population.

Malgré l’implication des émissaires de la CEDEAO et les facilitatrices désignées par le CNRD, le cadre de dialogue n’a pas connu un dénouement heureux. A noter que la conclusion du rapport dudit cadre qui propose entre autres la limitation d’âge à 75 ans des candidats aux élections présidentielles a été rejetée par l’ANAD, le RPG-arc-en-ciel et le FNDC Politique.

Il faut retenir que 2022 a été une année de désaccord entre le CNRD et des grandes coalitions politiques du pays qui se sont senties exclues du processus de la Transition. Il reste à savoir que 2023 conduira le pays vers sa décrispation socio-politique.

2023 sonne comme une année décisive pour la Transition guinéenne. Ce nouvel an devrait permettre le démarrage du véritable processus de la Tansition prévu en réalité à partir de ce mois de janvier.

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2023, c’est l’année de tous les défis pour le retour à l’ordre constitutionnel. La junte n’a ni le droit à l’erreur ni d’autres excuses pour se maintenir au pouvoir.

Espérons positivement pour cette nouvelle année de « déclic ». On ose croire que 2023 sera une année qui va rassembler tous les guinéens pour faciliter la réussite de la transition. Que la justice soit vraiment la boussole et que les droits humains soient respectés ; qu’il y ait un dialogue inclusif et sincère, qu’il n y a plus d’accidents de circulation ou de viol ; qu’il n y ait plus de mort dans les manifestations et que justice soit faite pour les victimes.

Bonne année à toutes et à tous.

Ibrahima Bah

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