Avec un taux de pression fiscale de l’ordre de 11,5% du PIB, la République de Guinée fait partie des pays de la sous-région ouest africaine où l’incivisme fiscal est une problématique majeure. Cela s’explique par diverses raisons. C’est pour essayer d’inverser cette tendance que la structure Aide et Action en partenariat avec l’Agence française de développement et Expertise France met en œuvre le projet ‘’ Renforcement de l’engagement citoyen pour le civisme fiscal et l’amélioration de la transparence budgétaire ‘’(RECIFAT).

Après avoir présidé le lancement de ce projet, le Chef de division de la direction générale des collectivités locales, Abdoulaye Doumbouya a accordé une interview à notre reporter.

Dans cet entretien, ce cadre très expérimenté dans son domaine parle de la portée du projet RECIFAT. Il évoque ainsi le rôle important des élus locaux dans la mobilisation des ressources financières et celui et les citoyens dans le suivi de l’exécution des projets sur le terrain.

Le Courrier de Conakry : Quel regard portez vous sur le projet RECIFAT ?

Abdoulaye Doumbouya : C’est un regard positif que le ministère de l’administration du territoire à travers la direction générale des collectivités locales, porte pour la réalisation de ce projet.  C’est l’ossature même du projet. C’est-à-dire le contrôle citoyen de l’action publique. Le problème sur le terrain c’est cette affaire de confiance de ceux qui payent l’argent, ceux qui utilisent l’argent et ceux qui bénéficient du résultat de l’argent. La préoccupation de la direction générale, c’est de briser la barrière là et mettre de la transparence entre les acteurs. Vraiment, si le projet réussi à mettre ça, c’est un ouf de soulagement pour le MATD et la direction générale des collectivités.

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Quel est l’apport de l’Etat guinéen plus précisément de votre direction pour la réalisation de ce projet ?

Au nom de mon directeur général, l’accompagnement de la direction ne fera pas défaut. On a préparé ce projet là ensemble. Nous sommes obligés de mettre tout en œuvre pour que le projet réussisse. Sinon, c’est nous qui perdons. Parce que l’Agence française de développement et expertise France ont eu confiance à nos directions techniques : direction générale des collectivités, direction générale des impôts et direction du trésor public.

Concrètement qu’est-ce vous pouvez apporter à ce projet ?

C’est l’élaboration des outils, des modules de formations. On va appuyer pour avoir des modules qui répondent aux aspirations des utilisateurs sur le terrain. On a un lexique et on a une nomenclature budgétaire. Ce sont des outils qui seront appuyés par les directions techniques et mis à la disposition du projet en faveurs des acteurs locaux.

Selon vous, quel est le rôle des élus locaux pour inciter les citoyens à payer leur impôt ?

Le point numéro un c’est la transparence. Si tu es élu local, il faut être transparent. Ça veut dire beaucoup de choses en matière de gouvernance. Informe les citoyens de leur préoccupation. Il faut que le choix et le financement des actions se fassent ensemble. Par exemple, la préparation du budget. On a toujours parlé de budget participatif. Il faut que l’information circule. La transparence constitue la base de la gouvernance locale et de l’établissement d’un rapport de confiance entre les élus et les citoyens.

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Et les citoyens ?

Le rôle des citoyens, c’est de faire en sorte qu’ils comprennent leur responsabilité à payer les impôts. C’est ce qui permettra de financer les actions. Parce que tu ne peux pas contrôler un élu local, si tu ne payes pas tes impôts. Le contrôle citoyen voudrait que tu suives l’utilisation de l’impôt que tu as payé jusqu’au bout.

Propos recueillis par Ibrahima Soya

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