On ne peut parler de la Guinée sans parler du 28 septembre. C’est un jour qui marque deux faits majeurs de l’histoire du pays. Cette date est synonyme de joie et de douleur pour le peuple de Guinée. D’ailleurs à cause de ce contraste, la journée est célébrée différemment. Si une partie du peuple pense au référendum de 1958, l’autre partie se focalise davantage sur le massacre de 2009.

Le 28 septembre 1958, est le jour du référendum où les guinéens ont massivement voté NON à la communauté française.  C’est grâce à ce scrutin historique que la Guinée a obtenu son indépendance, tout en étant le premier pays africain francophone à accéder à la souveraineté nationale.

Pourtant 63 ans après, il y a moins d’engouement dans la célébration de cette journée historique. La nouvelle génération à l’air désintéressée, elle n’en parle même pas. A part quelques médias, personne ne parle de cet anniversaire. Contrairement au 2 octobre, aucun événement n’est organisé à cet effet.

Quand au 28 septembre 2009, c’est une date douloureuse, qualifiée de lundi noir. C’est le jour du terrible massacre au stade de Conakry qui porte le même nom.

A l’occasion d’une manifestation organisée par les acteurs politiques contre le chef de la junte militaire, Moussa Dadis Camara, au moins de 157 personnes sont tombées sous les balles de l’armée. D’après la fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), une centaine de femmes ont été violées, plus de 1500 personnes furent blessées et 83 sont portées disparues.

Malheureusement 12 ans après cette tragédie, les victimes et les parents des victimes vivent encore avec les séquelles et sollicitent la tenue d’un procès. Malgré les promesses, l’Etat traîne encore sur le dossier du 28 septembre 2009. Néanmoins, les victimes qui se sont organisées en associations, commémorent chaque année cette journée et profitent pour dénoncer les exactions qu’elles ont subies à l’époque avec les militaires. A cet effet, elles demandent aux nouvelles autorités de se pencher sur ce dossier épineux.

En outre, il est plus que nécessaire que l’Etat accorde une importance particulière à la journée du 28 septembre qui symbolise ces deux faits majeurs. Il doit profiter de cette occasion pour rendre un vibrant hommage à toutes les personnes qui se sont battues pour l’accession de la Guinée à l’indépendance et ceux qui ont péri pour l’instauration de la démocratie.

Ibrahima Bah