La descente aux enfers se poursuit pour la presse audiovisuelle guinéenne, dont les principaux organes sont brouillés et déconnectés des bouquets numériques de télédiffusion, depuis plusieurs jours. Pour mettre la forme à cette tentative de la junte de tirer sur le messager et de le faire passer de vie à trépas, la Haute autorité de la communication (HAC) invoque des raisons de « sécurité nationale ». Pour le moment la ficelle paraît trop grosse, pour faire gober une telle mascarade à une opinion aussi crédule soit-elle. Il revient donc au gouvernement de mieux se pourvoir, pour asseoir la conviction du peuple sur le bien fondé de la fermeture de ces médias, qui étaient devenus en quelque sorte des empêcheurs de détourner pardon de gouverner en rond.

En attendant, la presse est dans le dur, et fait preuve d’impuissance face à un pouvoir qui se plaît à dérouler son rouleau compresseur, sans aucun état d’âme. Dans ce combat de David contre Goliath, les médias sont surtout en train de pêcher en baissant la garde, en voulant aller à Canossa. Pensant que cela pourrait sauver leur peau.

C’est du moins l’avis de maints observateurs qui trouvent à la limite, que les associations de presse ont plutôt l’échine souple. Contrairement au Syndicat des professionnels de la presse de guinée (SPPG), livré à lui-même dans le chaudron, dans ce combat pour la survie de la démocratie.

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C’est le lieu de dire que cette division ne pourrait que porter un coup de canif à la stratégie de défense des médias, au moment où les autres entités comme le barreau, censées être à l’avant-garde de la défense de la démocratie, font litière de ces actes liberticides. En tout état de cause, c’est le contraire qui aurait surpris, dans un pays où chacun voit midi à sa porte.

Ce sont là autant de handicaps qui apportent de l’eau au moulin de la junte, lui permettent de serrer les rênes. Quitte à précipiter le char de l’État dans le décor.

Quant aux médias, qu’ils ne se leurrent surtout pas. Le chemin de croix risque d’être long. Car c’est leur pronostic vital même qui est engagé, à l’allure où va le train de la transition. Et ça, on peut le dire avec certitude. Vu avec quelle hargne le gouvernement est décidé à leur faire boire le calice jusqu’à la lie.

Avec des bras armés comme la direction de l’ARPT, dont le zèle n’a rien à envier à celui d’un moine soldat. Sinon comment comprendre que cette structure en vienne à menacer la radio N’Dimba de fermeture, pour une facture déjà soldée ? C’est le comble de la mauvaise foi, digne d’une administration kafkaïenne.

Il y a de quoi nous inspirer cette assertion de Jean de La Fontaine qui, dans son œuvre, « les animaux malades de la peste, écrit je cite : « ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ». Pour décrire le sale temps que traverse en ce moment la presse guinéenne.

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Mais il ne faut surtout pas désespérer et s’avouer vaincus, car quel que soit alpha, la presse finira par renaître de ses cendres. Comme le phénix, après avoir brûlé sur son bûcher.

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