Dans une interview accordée à un reporter du Courrier de Conakry, la présidente de l’Association Guinéenne des Éditeurs de Presse Indépendante (AGEPI), Aminata Camara, a donné son avis sur la situation difficile de la presse écrite. Malgré les énormes difficultés, la patronne du journal Guinée Actuelle, reste persuadée que ce média classique demeura. Lisez !

1 – Quel est votre regard sur la situation actuelle de la presse écrite ?

Je porte un regard d’espoir sur l’évolution de la presse écrite, en dépit des turbulences du monde médiatique en cette ère numérique qui impact plus ou moins son évolution. N’empêche, la presse papier tiendra toujours sa place incontournable. Car tant que l’archivage demeurera, la parole s’envole, l’écrit reste.

2- Pensez – vous que la presse écrite pourra résister au développement des nouvelles technologies ?

Vous savez, la presse écrite a beaucoup fait parler d’elle dans les années 90/2000. Cette presse est aujourd’hui à la croisée des chemins, au point que les plus pessimistes prévoient sa disparition. Chose pratiquement impossible. Au contraire, l’explosion des autres presses doit la renforcer davantage. Car, il est de toute évidence que la parole s’envole mais l’écrit reste.

Pour moi, il est tout simplement question de la réorganiser et trouver de nouvelles stratégies pour inciter le Guinéen à lire. C’est actuellement la préoccupation du nouveau bureau. En ma qualité de première femme à diriger cette institution, c’est entre autres, les défis que je compte relever.

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3- Qu’est – ce qu’il faut pour relancer la presse imprimée ?

Là, c’est un combat. Dans ce combat, le gouvernement, l’administration, les sociétés privées et publiques doivent nous aider.

Notre premier handicap s’appelle la rétention de l’information. Ce qui favorise, par ailleurs, les rumeurs et l’intox.

Le second, c’est de nous créer un cadre favorable pour l’exercice de notre métier.

Aussi, au-delà de la subvention, nous souhaiterions la création d’imprimeries et de centrales d’achats d’intrants de presse qui vont nous permettre de vendre nos journaux à des coûts abordables. On dit souvent que le Guinéen ne lit pas. C’est faux. C’est parce que le journal coûte cher qu’il préfère penser à son ventre au lieu de s’informer.

4 – il y a combien de journaux affiliés à l’AGEPI qui apparaissent sur le marché ?

L’Association Guinéenne des Éditeurs de la Presse Indépendante (AGEPI) a 75 membres dont 50 qui paraissent selon leurs périodicités.

5 -Qu’en dites- vous des marchands de journaux qui ont tendance à migrer vers d’autres activités génératrices de revenus ?

D’abord, le coût élevé des journaux ne permet pas aux marchands de journaux de faire assez de bénéfices. Sur un journal vendu à 3000 fg, le marchand n’a que 1000 fg sans compter les sous marchands qui ont aussi droit une part dans les 1000fg. Étant des responsables de famille avec de nombreuses charges auxquelles, seuls les revenus issus des ventes de journaux ne suffisent pas. Ainsi, au fil du temps, les marchands de journaux sont contraints de migrer vers d’autres activités génératrices de revenus.

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Merci beaucoup Madame la Présidente.

C’est à moi de vous remercier !

Propos recueillis par Ibrahima Bah

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