Quand la section guinéenne a fait part de son intention de tenir les Assises de 2017 à Conakry, le bureau international de l’Upf a enregistré cette candidature «avec beaucoup de satisfaction».  Le Secrétaire général international, Jean Kouchner témoigne.

 Comment avez-vous accueilli la candidature de la Guinée? 

Je puis vous dire que la candidature de la Guinée a été enregistrée avec beaucoup de plaisir et d’attention.

 A cette occasion, avez-vous un message à l’endroit des membres de la délégation guinéenne?

Bien sûr. D’abord, leur dire que préparer les Assises demande beaucoup de travail. Je les incite donc à regrouper leurs confrères autour de l’Upf, à faire en sorte que leur section se dynamise pour prendre en charge ce travail important. Nous allons évidemment travailler avec eux pour en faire de grandes Assises.

Qu’est-ce qu’un pays organisateur peut-il attendre de l’Upf ?

D’abord, je vais dire que j’ai la Guinée au cœur. Parce que c’est un pays qui sort de difficultés extrêmement encombrantes aussi bien sur les plans sanitaire, politique qu’économique. C’est un pays qui relève la tête. J’ai eu l’occasion et le plaisir d’être à Conakry à plusieurs reprises. A chaque fois, je voyais les évolutions. Et cela me réjouis beaucoup. En même temps, la Guinée, un pays qui se développe, a besoin de médias dynamiques qui se développent. On a l’occasion avec les Assises de la presse francophone d’aider au développement des médias, de façon générale, et d’aider aussi à la formation des journalistes. L’une des raisons d’être de l’Upf, c’est justement de faire en sorte que les médias francophones se développement partout.

C’est l’essentiel…

Evidemment, je trouve que l’essentiel, c’est cette volonté qui a été affirmée ici à Lomé par la délégation guinéenne. Ensuite, je pense que c’est nécessaire que des initiatives internationales comme celles-là se déroulent à présent en Guinée.

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Quels sont les défis à relever par un pays qui accueille pour la première fois les Assises?

Comme vous le savez, il y a un problème de moyens. L’Upf n’a pas de ressources cachées. Nous travaillons dans la transparence totale. Si nous voulons pouvoir tenir des Assises avec tout ce que ça représente, il faut qu’on trouve des participations financières pour faire venir nos amis journalistes du monde entier. Alors, le défi c’est d’abord la qualité de l’accueil, et cela prime. Mais pour la Guinée, je sais qu’il y a des infrastructures nécessaires à Conakry pour ça. Ensuite, il y a un soutien financier. Alors, on va s’adresser bien sûr à des sponsors potentiels que la section guinéenne va nous aider à trouver. Et puis, on va s’adresser aux autorités guinéennes. J’espère que nous aurons l’occasion de rencontrer le président Alpha Condé. Nous poserons cette question, en lui demandant s’il peut, et dans quelles mesures, contribuer à nous permettre de tenir ces Assises.

 

Grosso modo, qu’est-ce qu’un pays comme le Togo, avant lui le Sénégal, le Maroc, ou le Canada ont gagné en terme de promotion de son image de marque à l’étranger, en accueillant les Assises ?

Je vais vous raconter une anecdote : l’année dernière nous avons tenu nos Assises à Dakar (la Guinée n’y était pas représentée pour cause d’Ebola), et le président Macky Sall nous a aidés, bien sûr. Quelques mois après, le président Macky Sall est allé en Guadeloupe inaugurer le Mémorial de l’esclavage. Il y avait avec lui notre président Madiambal Diagne. Quand ils sont arrivés, dans la chambre d’hôtel, le président Macky Sall ouvre son téléviseur et voit un reportage sur le Sénégal. Il va frapper à la chambre de Madiambal Diagne. Et lui dit : dites-moi, qu’est-ce que c’est que cette affaire ? Et Madiambal Diagne, notre président lui répond : vous voyez bien, Monsieur le Président, le fait d’avoir tenu les Assises à Dakar, a aidé les journalistes présents à réaliser des reportages sur le Sénégal qu’ils diffusent partout. Cette image de la réalité de chaque pays qui n’est pas déformée, va se répandre forcément dans tous les pays francophones.

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La Guinée a partagé ici une expérience réussie qui est cette pratique de récompenser et de propulser les femmes qui s’illustrent par la qualité de leur travail en leur décernant un prix d’excellence dénommé Prix Hadiatou Sow. Qu’en dites-vous ?

Vous savez, souvent on donne des prix comme ça et puis on n’en parle plus. A l’Upf, nous réfléchissons. On a vraiment envie d’aider justement à ce développement. Et cette proposition nous convient bien, parce qu’il ne suffit de parler d’une fois comme ça, au cours des Assises, de la promotion des femmes dans les médias, et puis ensuite on oublie pour dix ans cette question. Non, il faut sensibiliser en permanence ! Et à nos yeux, mettre au point un prix comme celui-là, c’est justement sensibiliser en permanence. C’est aussi être attentif à l’image des femmes dans les médias. Vous voyez comme cette image est souvent faite de stéréotypes : les femmes sont considérées comme étant utiles pour faire le ménage, la cuisine ou pour s’occuper des enfants, et les hommes pour les tâches nobles, intellectuelles, dynamiques, etc. Non, ce n’est pas comme ça dans la vie ! Les femmes sont toutes aussi capables que les hommes. Et on le voit bien d’ailleurs quand on leur donne des responsabilités. Donc, il est important de sensibiliser en permanence pour que cette image s’améliore dans les médias. Et le prix est fait pour ça.

 Réalisée à Lomé par

Diallo Alpha Abdoulaye

& Monia Diallo

 

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