15 avril 2023, célébration par la communauté internationale, sous l’égide de l’UNESCO, de la Journée Mondiale de l’Art. Une journée qui fait sens pour la Guinée, souvent connu pour le roman L’enfant noir de CAMARA, les prouesses de ses Ballets africains et autres artefacts d’arts et de culture. Dans la présente tribune, nous allons faire revenir sur le sens et la portée de cette journée avant de souligner les enjeux que l’art représente pour la Guinée, en raison de la richesse et de la diversité de son patrimoine.

Le sens et portée de la Journée mondiale de l’art

Lors de la 40 eme session de la conférence générale de l’UNESCO en 2019, il fut adopté la Journée Mondiale de l’Art, connu sous le sigle anglais de World Art Day. Cette journée, selon l’UNESCO, vise à « promouvoir le développement, la diffusion et la jouissance de l’art. » Cette année, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guittierez, faisant référence au tableau Guernica de Picasso sur la guerre civile espagnole qui orne la salle du Conseil de Sécurité des Nations Unies, souligne le rôle de l’art comme facteur de paix, de tolerance et d’établissement des liens entre les nations, en ces termes : « By bringing us toguether, a work of of art can make us more tolerant of our differences. … This let us remember how art can unite and connect us even in times of crisis and difficulty. »  Cette journée est à mettre à profit pour organiser des rencontres de réflexions sur l’art, des visites guidées dans les musées et l’initiation des jeunes aux activités artistiques en vue d’une transmission intergénérationnelle.

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Les enjeux de la valorisation du patrimoine artistique pour le développement de la Guinée

La Guinée est un Etat qui a fait sa réputation dans le domaine des arts dans le monde bien avant son indépendance. Pour rappel, les masques et les étoffes guinéens ont toujours fascinés les explorateurs et font partis des biens culturels qui ornent aujourd’hui les musées occidentaux. Un patrimoine qui d’ailleurs devraient faire objet d’inventaire en vue d’une démarche de restitution comme indiquée dans une de nos précédentes tribunes. Le masque N’Dimba qui vient de faire couler inutilement ancres et salives en est illustration. Que dire de nos chants, de nos danses et notre riche patrimoine immatériel…Il y a lieu de souligner que ce riche patrimoine a connu un certain désintérêt de la part de nos gouvernants ces derniers le mettant ainsi en péril. Toutefois, il faut reconnaitre l’existence des efforts pour sa valorisation notamment la mise en place du Fonds du développement des activités culturelles, l’organisation des évènements artistiques et la règlementation des arts. On note aussi et surtout les initiatives privées dans la promotion et le développement de l’industrie artistique et culturelle à l’instar de l’incubateur culturel Studios Kirah, la Villa des Arts, les 72 Heures du Livre et autres. Cette valorisation doit se poursuivre et s’accentuer à travers les actions qui suivent : rendre systématique l’enseignement des arts du primaire au lycée, accorder le principe d’« un pour cent pour l’art » permettant d’inclure et d’accorder ce pourcentage à la réalisation d’une œuvre d’art pour chaque projet de construction d’édifices publics par voie de concours, digitaliser le patrimoine immatériel, inscrire le retour de notre patrimoine « pillé » présent dans musées comme priorité et autres initiatives de même nature.

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Il ne nous reste plus qu’à souhaiter bonne Journée Mondiale de l’Art pour nos aimables lectrices et lecteurs.

                                                                                                                    Conakry, le 15 avril 2023  

-Juris Guineensis No 47.    

Me Thierno Souleymane BARRY, Ph.D 

Docteur en droit, Université Laval/Université de Sherbrooke (Canada)    

Professeur de droit, Consultant et Avocat à la Cour  

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