En plein exercice de la profession, un journaliste du Courrier de Conakry a été arrêté par des militaires en poste devant la Primature. Il s’agit d’Ibrahima Foulamory Bah qui a passé une mauvaise journée avec ces militaires. Pendant qu’il couvrait la manifestation pacifique du collectif des candidats au concours de recrutement des agents conservateurs de la nature, devant la Primature, Foulamory a été interpellé. Les militaires habillés en béret rouge ont agressé verbalement le journaliste avant de lui retirer son téléphone avec lequel il travaille. C’est après plus d’une heure de temps en garde à vue que Foulamory a été libéré avec des insultes et des menaces des bérets rouges.
Sur le fil, il a contacté la rédaction du Courrier de Conakry pour expliquer sa mésaventure : « Ce matin mardi, j’étais parti pour couvrir le sit-in du collectif des candidats au concours de recrutement des agents conservateurs de la nature devant la Primature à Kaloum non loin de Palais Mohamed V de Conakry. Dès que le collectif a commencé, les bérets rouges leur disent de quitter les lieux. C’est ainsi que d’autres bérets rouges sont allés vers moi en me demandant pourquoi je filmes? Immédiatement ils m’ont retiré le téléphone. Ensuite ils m’ont dit de leur suivre, je les ai suivi jusqu’à leur poste. Leur chef a quitté l’endroit tout en laissant des consignes de me garder là-bas. Après une heure, un autre garde certainement c’est la garde rapprochée du Premier ministre Dr Bernard Goumou, est venu vers moi. Il m’a demandé en tant que journaliste, pourquoi je fais de telle chose ? Après il a demandé aux bérets rouges d’emmener mon téléphone. C’est ainsi qu’il m’a dit de déverrouiller le téléphone, il va voir ce que j’ai filmé. J’ai déverrouillé après je lui ai donné le téléphone, il a vérifié dans tout le téléphone il n’a pas vu la vidéo. Après il m’a mis en garde, en cas si la vidéo se retrouve sur les réseaux sociaux ou sur les médias. Il m’a photographié avec son téléphone et un autre béret rouge est venu aussi me photographier avec son téléphone. Il m’a remis mon téléphone portable en me demandant de quitter les lieux avec un ton arrogant. Au moment de mon arrestation, ils disaient: « C’est vous qui enflammez les choses vous les journalistes…’ a-témoigné M.Bah.
Plus loin, il ajoute : « Pour moi ce qui m’inquiète aujourd’hui, c’est ma propre sécurité. C’est pourquoi, j’ai saisi ma rédaction et le secrétaire général du Syndicat des professionnels de la Presse de Guinée (SPPP), Sékou Jamal Pendassa, je lui ai expliqué la manière dont j’ai été séquestré par ces bérets rouges. Il dit qu’il va convoquer une réunion d’urgence pour examiner le fait. »
La rédaction du Courrier de Conakry s’insurge et condamne la séquestration de son journaliste qui a été humilié et agressé par des militaires. A cet effet, il interpelle la HAC et les autorités de la transition à prendre leurs responsabilités face aux intimidations et violences ainsi que des menaces que les hommes de médias subissent en Guinée.
Le Courrier de Conakry