La semaine dernière, une série de manifestations de protestations contre la desserte irrégulière du courant électrique à Kankan a été organisée par les jeunes de cette ville. Les manifestations étaient d’une rare violence et les jeunes, ivres de colère, ont affronté les forces de l’ordre, toute la nuit, avec des jets de pierres et en incendiant des pneus dans les quartiers. C’était une véritable intifada.

La scène n’est pas extraordinaire. Elle n’est pas non plus une première dans une ville ou les réclamations de ce type, par le passé, sous le régime Alpha Condé, pour être précis, ont tourné à des tueries par les forces de l’ordre, pour que l’acte puisse autant résister à l’actualité. Faire de l’ombre à cette piqûre de rappel non anodine des Etats-Unis qui ont affiché sur la page Facebook de leur ambassade en Guinée, le compte à rebours du chronogramme des deux ans de la transition ainsi que la réplique , comme on pouvait s’y attendre , du ministre guinéen des Affaires étrangères, dans une vidéo devenue virale, pour rappeler l’indépendance du pays face à la super puissance mondiale. Advienne que pourra.

Par-dessus-tout, l’épilogue douloureuse des manifestations à Kankan est juste surréaliste et sans précédent. L’acte inédit est le fait de bruler la photo du Président de la transition, le fils du territoire, pourtant très attaché à ses origines kankanaises.

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C’est peut-être pour cela que ces évènements continuent d’alimenter les débats. Ils pourraient, à cet effet, rester encore longtemps dans les esprits.

Il est évident que Kankan n’a pas le courant. Mais cela ne date pas de maintenant. Mieux, malgré les promesses creuses du DG de l’EDG envoyé par son patron dans la ville pour répondre, mais en vain, aux sollicitations des jeunes, la desserte est meilleure aujourd’hui qu’avant. C’est un constat largement partagé. D’où l’interrogation légitime à propos du déchainement de violence, qu’on peut aussi assimiler à un mépris vis-à-vis du pouvoir en place. Il pourrait s’expliquer, dans le cas de Kankan, par le mépris de ses nombreux cadres promus, qui ont ainsi créé, de par leur attitude de dédain, un fossé avec la population. Cette description est, d’ailleurs, sans doute, le reflet d’une gouvernance dont le mépris est abondamment dénoncé.

Il est aussi évident qu’il y a une dose de récupération politique dans une ville acquise au RPG. C’est le parti qui souffre le martyr avec ses principaux cadres embastillés, dont certains sont écroués depuis des mois, d’autres sous contrôle judiciaire et bien d’autres contraints à l’exil, de peur d’affronter la justice dont le fonctionnement, à certains égards, amène à douter. Au-delà, on peut aussi logiquement soupçonner l’implication du leader du parti, l’ancien Président Alpha Condé, qui jure de rendre le pays ingouvernable pour ses tombeurs.

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Pour vaincre la contestation, le CNRD emploie la force et l’intimidation. C’est le bâton après l’échec de la manière douce. Mais on peut se demander combien de temps cela peut durer ? La question reste posée.

Dans tous les cas, il y a un malaise qu’il faille lire et contenir. Il s’amplifie, malgré les efforts incontestables d’investissements dans les projets de développement au bénéfice de la population de la part du CNRD.

In DjomaMedia

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