Conakry, 18 mai (AGP)- Le 15 mai 2016 au Palais de la Présidence, le chef de l’Etat a répondu une vingtaine de questions de la presse. Celle-ci, invitée à la traditionnelle rencontre avec l’exécutif (chaque 3 mois comme prévu) pour faire le tour d’horizon de l’actualité, au plan national et international.
La présente conférence de presse, était la première du second mandat du Pr Alpha Condé à la tête de l’Etat, mais aussi celle qui a pris plus de temps pour se tenir après la dernière en 2015.
Le chef de l’Etat a commencé d’ailleurs par justifier ce retard en raison de son agenda chargé, qui l’avait conduit à divers déplacements pour l’extérieur. De Paris, où la COP21 s’est tenue en novembre 2015, en passant par Davos, New-York, Kigali, Dakar ou Banjul, le chef de l’Etat a dit avoir eu de fructueuses négociations dont il a rendu compte au cours de cette conférence de presse.
Ainsi à Sèkhoutouréya, répondant à l’essentielle des questions posées par la famille de la presse nationale et internationale, le chef de l’Etat a entraîné son auditoire sur différentes pistes émotionnelles. Se montrant parfois détendu, très détendu, peu et même pas. Le ton changeait d’une question à l’autre.
Evidemment, il y a eu des sujets qui fâchent au cours de la grand-messe. Ceci n’est pas de l’inédit. Mais, le retour de l’ascenseur par le chef de l’Etat à la presse, en insistant sur le fait que des journalistes ne s’informent pas suffisamment sur certains problèmes avant de les évoquer à une conférence de presse, est un sérieux appel à la profession, qui devrait interpeller les journalistes en Guinée : «J’ai toujours dit que vous n’êtes pas des journalistes d’investigation…. Vous ne cherchez pas les informations consistantes et vous voulez que ce soit le Président qui vous informe toujours…», avait martelé Pr Alpha Condé.
Le président de la République, pour l’occasion, a d’ailleurs indiqué quelques plateformes de sources d’information, invitant la presse à aller vers les membres du gouvernement, pour appréhender le contenu des sujets qui alimentent la chronique et préoccupent tout le monde.
Ainsi, il annoncera que désormais, chaque 2 mois, les membres du gouvernement donneront des conférences de presse, ou se prêteront aux questions des médias ‘’selon le format voulu par les uns et les autres’’.
Apparemment, si l’on doit se féliciter de l’impact réussi à cette rencontre entre la presse et le chef de l’Etat, c’est bien ce nouvel acquis de libéralisation des sources (officielles) d’informations, étant entendu que le déficit de communication est une réalité en Guinée.
Tous les hommes de médias sont unanimes que le gouvernement communique peu, toutes choses qui amènent des nébuleuses autour des actions du gouvernement, même les plus encourageantes et porteuses d’espoir, laissant la place aux rumeurs et à la désinformation.
Le cas précis d’un certain projet de privatisation éventuelle du Stade Nongo a été une illustration éloquente, tranchée sur place par le chef de l‘Etat au cours de cette conférence de presse.
Comme autres exemples de déficit de communication, on se rappelle ces séries de mesures prises par le gouvernement en début de l’année, relatives, entre autres, à la retenue de salaires des fonctionnaires, le placement des compteurs à prépaiement, l’augmentation des taxes sur la téléphonie, sans aucune forme d’information de la population, quelques jours auparavant.