À l’image de plusieurs villes de la République de Guinée, la reprise des cours a été timide ce mercredi 03 octobre 2018 dans la région administrative de Labé.
La grève générale et illimitée par le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) pour réclamer un salaire de huit millions GNF pour chaque enseignant serait la cause fondamentale de ce boycott.
Au collège Konkola de la commune urbaine de Labé, encadreurs et responsables de l’école étaient présents dans la matinée de ce mercredi. Les salles de classe étaient ouvertes, mais c’est un seul élève qui s’est présenté en cette reprise des cours.
Par contre, une poignée d’élève était visible dans le complexe scolaire privé saint André de Labé. Une situation déploré par Cyprien Malano le directeur des études: « nous sommes là pour respecter la note de service qui dit que la rentrée c’est le 03 octobre. Il faut le reconnaitre qu’on n’a pas assez d’élèves. Et pareil pour les enseignants. Les parents aussi ont peur d’envoyer leurs enfants parce qu’ils ne savent pas ce qui va se passer. Donc, on appel tout le monde à la raison pour une reprise effective des classes » reconnait-il.
En classe de terminale, Diallo Aissatou Sadio reste pessimiste quant à une reprise effective des cours cette semaine: « pour le peu d’élève qui s’est présenté ce mercredi y avait pas de professeur. Donc je ne pense pas que les cours vont reprendre normalement cette semaine parce que les élèves ne sont pas nombreux et les enseignants aussi. On nous dit que c’est à cause de la grève du SLECG » témoigne-t-elle.
De son coté, Hadj Assiatou Diouldé Diallo la directrice préfectorale de l’éducation de Labé a piloté une commission qui a sillonné les écoles du centre urbain : « depuis le matin, je suis avec l’autorité régionale, avec les cadres de la DPE (direction préfectorale de l’éducation), de l’IRE (inspection régionale de l’éducation). Nous sommes en train de sillonner dans les écoles mais le constat que nous avons eu ce matin c’est qu’au niveau des écoles visitées, le personnel administratif est là, les enseignants programmés sont là mais aucun n’élève. Et on était d’ailleurs avec la coordination préfectorale des APAE partout où nous sommes passé » rapporte-t-elle.
Pourtant, à en croire Naima Baldé, le secrétaire général du bureau local du SLECG, le syndicat tiendra jusqu’au bout: « la grève que nous avons lancée a été respecté. Nous avons demandé aux enseignants de rester à domicile ; les gens sont inquiets, nous-mêmes, nous sommes parents d’élèves et nous savons par exemple que les parents d’élèves payent au niveau du privé par tranche. Donc nous avons voulu déclencher la grève avant la reprise des classes » affirme-t-il.
Bah Djenabou Labé, pour lecourrierdeconakry.com