Dans certains pays africains, les albinos font l’objet de sacrifices humains. En Guinée, malgré l’inexistence de preuve ou d’enquête de police qui confirme ou infirme l’existence de Sacrifice humain, certains parents veillent bien sur leurs enfants Albinos . A l’inverse, d’autres n’ont pas le temps de penser aux risques auxquels ces enfants sont exposés. C’est une question de survie !
A peine 6 ans, ‘’Petit Mohamed’’ est fidèle à son poste sur le pond de Madina qui relie l’autoroute Fidèle Castro à la route Niger. Peu importe le temps qu’il fait. Sous un soleil de plomb ou une pluie diluvienne comme ce fut le cas de ce mardi 29 juin, où nous l’avons rencontré.
‘’Petit Mohamed’’ c’est le nom de ce bout d’homme à la peau très blanche dont le centre d’affaire est le pont du grand marché de Madina. Son quotidien est de courir par-ci par-là derrière les passants pour avoir de quoi se nourrir.
« Je quémande de l’argent aux gens, quand ils me donnent je remets à ma grande sœur, qui à son tour donne à ma maman une fois à la maison », a-t-il expliqué.
Mama Aissata, la grande sœur de ‘’Petit Mohamed’’ est de peau noire. Pour nous parler, elle empoche 5000fg pour le temps perdu.
« Petit Mohamed est mon petit frère, c’est le seul parmi les enfants de ma mère qui est albinos. Nous vivons dans la cité de solidarité de Taouyah. Selon les gens, c’est parce que nous vivons là-bas avec des albinos que mon petit frère est né albinos », explique-t-elle.
L’albinisme est une anomalie congénitale et héréditaire due à l’absence d’un pigment, la mélanine. Il est devenu un business bien rentable.
Dans le monde de mendicité, il y a un groupe de privilégiés qui se taillent la part du lion pour diverses raisons. Il s’agit des personnes vivant avec l’albinisme communément appelées albinos.
Les albinos sont le symbole de beaucoup d’idées reçues et monnayées parfois par les parents,marabouts, charlatans et adeptes de pratiques animistes.
Si à première vue, les albinos ont des avantages sur les autres mendiants, il n’en demeure pas moins que sans ces revenus, leur survie risque d’être compliquée. Des albinos issus de familles aisées ont la chance de prendre soins de leur santé. Certains parmi eux ont la chance de s’intégrer en s’investissant dans les études ou des activités génératrice de revenu.
Les autres quant à eux, garderont à vie ces tâches noirâtres sur la peau par méconnaissance de la particularité de leur peau ou par manque d’argent pour s’acheter des pommades à coût exorbitant. Ceci est du généralement à la précarité dans laquelle ces personnes vivent. Une situation que leur impose également la société.
Albinos, une ‘’denrée’’ précieuse
Tout le monde cherche ce bijou précieux dans un coin de rue pour lui filer deux noix de colas ou des billets neufs pour trouver le bonheur dès le lendemain. Ces citoyens sont rendus vulnérables parce que victimes de superstitions et mis ainsi à l’index de la société.
A Taouyah, on rencontre beaucoup d’albinos qui demande la pitance le long de la route. Tout près de la mairie de la commune de Ratoma, c’est là que nous nous rencontrons une albinos qui insiste sur son anonymat.
Selon elle les albinos sont recherchés à cause de leur catégorie sociale. « Il y a des circonstances où nous sommes recherchées pour certains sacrifices qui exigent l’octroi à notre groupe social. On les reçoit ici sur place et dès fois jusqu’à notre domicile, quand on se fait rare dans la rue », a-t-elle laissé entendre.
Nombreux sont les albinos qui sont dans la même situation que Petit Mohamed en Guinée. Ils sont condamnés à la mendicité pour survivre.
Il faut retenir que l’albinisme est une maladie héréditaire, qui se caractérise par une dépigmentation totale ou partielle de la peau, des cheveux et des poils avec des troubles oculaires.
Nantènin Traoré