Suite à la recrudescence de la publication des audios et vidéos obscènes des personnalités sur les réseaux sociaux, de nombreux journalistes sont interpellés. Dans l’affaire Ami Sylla, plusieurs hommes de médias ont été convoqués à l’Office de Protection du Genre de l’Enfance et des Meurs (OPROGEM) pour s’expliquer. Pour faire face à cette problématique, le Réseau pour la bonne pratique du journalisme en Guinée (RBPJ) a invité des personnes ressources pour débattre sur le thème : « Le journaliste et la protection de la vie des personnalités publiques ».

La Directrice Générale de l’OPROGEM, Marie Gomez, le journaliste, Alpha Abdoulaye Diallo, le juriste Ibrahima Diallo et l’homme d’affaires, David Makongo ont pris part à cette conférence tenue ce jeudi 4 avril à Conakry.

Ces différents intervenants ont tour à tour donné des explications par rapport à la diffusion des contenus non désirables des personnalités publiques.

Selon la directrice de l’OPROGEM, Marie Gomez, la diffusion des données à caractère personnel est une infraction punie par la loi pénale portant sur la cybercriminalité. Sur ce, la commissaire demande aux journalistes de multiplier les sensibilisations envers le peuple.

« Une loi spéciale a été promulguée en 2016 qui a réprimé à ses articles numéro 31 à 37. Alors, je pense qu’il est très important et il était temps de communiquer avec vous les journalistes parce que vous êtes l’interface entre la population et les informations. »

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Poursuivant elle ajoute : « Il est à signaler que sous le leadership du chef de l’État et le Général Mamadi Doumbouya, il a mis un accent particulier sur la protection des droits humains. Notre statut 069 l’indique, c’est pourquoi cela nous permet d’être en mouvement lorsque nous constatons cette infraction sur la place publique. Nous sommes des agents chargés de l’application de la loi. Nous constatons l’infraction à la pénale, nous réunissons les preuves, nous arrêtons les auteurs et nous les envoyons devant les différents tribunaux. »

Pour sa part, Alpha Abdoulaye Diallo, directeur de Publication du journal Le Populaire, dans le traitement de l’information, le journaliste doit tenir compte de l’éthique et de la déontologie. Il ne doit pas se laisser se faire manipuler pour diffuser des contenus exposants la vie privée des personnalités.

« Il doit pratiquer le journalisme avec principe non le contraire. Lorsque le journaliste pratique la profession avec principe, il reste toujours utile à sa société et à la démocratie. Le journaliste c’est l’exemple de bon sens et de bon comportement. Le journaliste, c’est l’exemple de bonne parole. Le journaliste ne peut pas se permettre de propager des rumeurs. Le journaliste, sa parole est d’intérêt public. Ces actes sont d’intérêt public et comme tel, il doit toujours les cadrer sur l’objectivité et sur ce qui est utile. Pour traiter la vie privée, il doit prendre l’exemple sur sa personne, c’est qu’il peut faire pour ou contre sa propre personne, alors il doit le faire pour ou contre la personne des autres. C’est ça la responsabilité sociétale. Le journaliste doit toujours faire en sorte que lorsqu’il expose les faits sur la place publique que les personnes qui ne souhaiteraient pas que ces faits-là soient exposés sur la place publique, le respecte au moins, qu’elles ne contredisent pas… »

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Quant au juriste, Ibrahima Diallo, il a mis un accent particulier sur la complexité de la protection de la vie privée d’une personnalité publique. « Il savoir concilier la liberté d’expression à la vie privée. Trouver l’équilibre », dit-il.

Il assure qu’en cas d’infraction portant sur la diffusion de contenus non désirables par un journaliste, les dossiers sont traités cas par cas.

En ce qui concerne l’homme d’affaires congolais, David Makongo, il a demandé aux journalistes d’éviter de publier des contenus malsains des personnalités publiques.

Ibrahima Soya

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