« IBRA « , le  9 mai 2016, tu rendais un vibrant hommage à l’un de tes  amis que tu admirais tant,  avec un titre, peut- être,  prémonitoire : « Ibrahima  Sylla « Ibra »pleure à chaudes larmes la mort de KELETI FARO ». Cet officier de l’armée guinéenne, ancien membre du CNDD,  venait de mourir d’une crise cardiaque.

Comme lui, un an seulement après, tu viens d’être rappelé à Dieu le Miséricordieux à la suite d’une crise que tu n’as pu supporter.

Je me permets d’évoquer ta mémoire en peu de mots, foudroyé que je suis, depuis l’annonce de la nouvelle de ta disparition.

Mon cher « IBRA « ,

À peine que nous nous sommes vus à la RTG, dans les années 80, j’ai écrasé mon ardeur devant ta légitime ambition de devenir un grand journaliste,  à l’image de ceux qui étaient cités en exemple. Pêle-mêle : Abdoulaye  Soumah, Justin  Morel Junior, Mamadi Condé, Aissatou Bella Diallo, Hadiatou Sow, Odilon Théa, Mamadouba Diabaté, Ansoumane Bangoura, Boubacar Bah « Mao ». J’en oublie.

Quant à moi, tu  avais, sans aucune hésitation, décidé de m’appeler « maître « . Comme tu le faisais pour d’autres aînés à nous qui nous inspiraient à longueur de journée dans les salles de Rédaction.

Très vite, j’ai découvert en toi au moins deux qualités qui distinguent les journalistes de renom : une immense curiosité, un goût prononcé pour la lecture. Ce n’est pas tout. Tu avais le contact facile et la rigueur intellectuelle tant recherchée.

Chemin faisant, tu imposeras ton amitié à tous, journalistes comme techniciens sans oublier les personnels administratifs.

« IBRA «, en mars  dernier, tu pleurais aussi, comme chacun de nous, notre frère de plume Aboubacar Cissé arraché à notre affection.

Un petit souvenir de ton parcours : Arrivé très jeune à la RTG, tu as vite fait parler de toi comme reporter, puis comme réalisateur de grands événements pour la  télévision nationale.

Comme défenseur des droits de la presse, tu seras élu parmi les vice -présidents de l’association des journalistes de Guinée AJG.

Je me souviendrai toujours de tes blagues lorsque j’étais Directeur général de l’Office de la Radiotélévision guinéenne ORTG. Il arrivait que tu me tacles  en conseil de rédaction avec une phrase inoubliable : »Dg, la salle de rédaction est aux journalistes et non aux chefs ». Ma réponse était toujours la même : c’est le journaliste que je suis  qui vient au conseil. Ce courage intellectuel était une marque de fabrique chez toi. Une  sincérité  que j’admirais beaucoup.

Et à la sortie tu me disais: » maintenant tu as retrouvé ton pouvoir« . Nous éclations de rire.

Aujourd’hui que tu n’es plus, tout le monde te pleure. Tu manqueras à chacun de nous.

« IBRA « ,  dors en paix ! Nos prières t’accompagnent ! Tes enfants et ton épouse peuvent être fiers de toi. Mes sincères condoléances !

Boubacar Yacine Diallo journaliste -écrivain