Inculpée dans le cadre de l’affaire Nabayagate, Evelyne Mansaré est en détention à la maison centrale de Conakry depuis plusieurs semaines. Cela en dépit de son état de maternité. Interpelé sur la situation de cette dame nourrisse, lors d’une conférence de presse qui a eu lieu ce mardi, le procureur spécial de la CRIEF, Aly Touré a apporté des précisions.
Dans son intervention, le procureur, a succinctement donné les raisons qui expliquent le prolongement du séjour d’Evélyne Mansaré qui croupit en prison avec Ismael Dioub até. Cependant, l’ancien ministre de l’industrie Tibou Camara qui est également cité dans ce dossier a été libéré après avoir été entendu. Lisez !
« Pour le cas de cette dame Evelyne Foula Mansaré. Les voix se sont élevées que c’est une nourrisse qu’elle a un bébé, comment se fait-il qu’elle est en prison ? Ce n’est pas le parquet qui lui a mise en prison. C’est la chambre de l’instruction qui a décidé de la placer en mandat de dépôt au même titre que Ismael Dioubaté. Ces avocats en compagnie des avocats d’Ismael ont dit qu’ils ne sont pas d’accords sur la décision qui a placé leurs clients sous mandat de dépôt c’est leur droit. Ils ont déféré la décision de la chambre d’instruction devant la chambre de contrôle de l’instruction qui est le second degré de la chambre de l’instruction. Donc qui est une instruction de recours des décisions prises par la chambre de l’instruction. Cette chambre a programmé l’audience ce qui est tout à fait normal. Mais il y a eu un problème. La chambre a siégé, elle a pris une décision infirmant la décision plaçant les gens sous mandat de dépôt. Donc, la chambre a dit que les gens devaient être libérés. Le parquet, nous étions présents à cette audience. Nous avons dit que nous ne sommes pas d’accord.
Parce qu’à l’entame de l’audience, nous avons signalé au président de la chambre que sa composition est irrégulière. Malgré tout, elle a tenu à siéger. On vous a rappelé dans l’ordonnance qui a créé la CRIEF que toutes les compositions de la CRIEF, toutes les chambres siègent en formation collégiale, soit trois ou 5 magistrats. Dans le cadre du dame Evelyne, le président devait siéger avec deux autres magistrats qui devrait être ses assesseurs conseillers. Malheureusement, le président de la chambre n’a pas respecté cette exigence légale. C’est pourquoi nous avons dit que nous ne sommes pas d’accords, nous partons devant la cour suprême ».
« Nous avons fait notre déclaration de pourvoie, nous avons fait notre requête en pourvoie. Ces documents ont été signifiés. A l’heure où je vous parle le dossier est pendant devant la cour suprême. Donc ce n’est que cette instance qui pourra décider du sort de ce dossier devant la cour suprême en pourvoie. Donc ce n’est pas un refus ou le parquet à un caillot à la place du cœur, comme ça été martelé dans les médias. Non, nous sommes des humains avant d’être magistrats. Mais encore, il faut qu’on soit en conformité avec les règles. Il faut respecter, la loi. Je n’ai rien contre cette dame. Je n’ai rien contre Ismael Dioubate. Mais lorsque la décision ordonnant leur liberté a été prise en toute illégalité, nous sommes quand même un parquet qui est chargé de rappeler l’existence des textes et d’exiger à ce que les textes soient respectés. Nous avons fait ce que la loi nous a prescrit, si vous n’êtes pas d’accord avec une décision de la chambre des appels de la chambre spéciale de contrôle de l’instruction partez devant la cour suprême c’est ce que nous avons fait. Donc la cour suprême va décider qu’elle va être le sort de cette affaire ».
Par ailleurs, il faut signaler que quant à Zénab Dramé qui est en dehors du pays alors qu’elle est la principale accusée, le procuré spécial assure qu’il n’est pas inquiet de la situation de cette dame. Puisque le parquet a déjà reçu les avocats de cette dernière qui ont demandé à la CRIEF d’accorder un délai à leur cliente. Pour qu’elle puisse rentrer au bercail après son séjour médical à l’étranger.
Ibrahima Bah