La commissions d’un kidnapping par des personnes habillées en civil mais usant des moyens de l’État, crée une situation tendant à entacher la crédibilité de la gouvernance du CNRD et, à remettre en question sa capacité à sécuriser les citoyens guinéens.

En l’occurrence, le cas de Guidho Foulbhè, activiste anti-3ème mandat, désormais reconverti en agriculteur et éleveur au service de l’auto-entreprenariat, interpelle.

En effet, devant témoins, dans la journée du 19 novembre 2022, ce citoyen guinéen, civil de son état, aurait été cerné sur son champ, roué de coups, puis mis sous cagoule aveuglante pour être conduit à une destination inconnue.

Depuis ce kidnapping, nul n’a les nouvelles de ce jeune, pas même son avocat!

En pareilles circonstances, l’application des dispositions en matière d’autosaisine du Procureur de la République, pour la commission d’infraction en flagrance , est de mise.

Mais force est de constater que l’autorité judiciaire laisse commettre.
On s’interroge donc, sachant par ailleurs, qu’une telle attitude tend à faire la démonstration de son inféodation, qui décrédibilise sa capacité à rendre justice en toute indépendance.

Car comment expliquer qu’un citoyen guinéen soit kidnappé, sans que les autorités judiciaires ne s’en mêlent pour élucider l’affaire ?

Face à cette défaillance, il revient ultimement au CNRD, sur le fondement du respect de leur serment de « respecter et faire respecter la Charte de la Transition », d’engager les moyens qui siéent, visant à retrouver tout citoyen guinéen victime d’un enlèvement, suivi d’une disparition, la première obligation de l’État, étant d’assurer la sécurité de ses citoyens.

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Dans les circonstances, si le silence actuel du CNRD venait à perdurer, cela relèvera de l’adage selon lequel « qui ne dit rien consent ».

Particulièrement au moment où se déroule le procès dit « du 28 septembre », alors que le délit de kidnapping y est également l’un des chefs d’accusation, le CNRD doit se garder de donner le signe que l’impunité en cette matière demeure la règle; il en va de la crédibilité du Serment d’Officier prêté sur la Charte de la Transition.

C’est pourquoi, ce dernier se doit donc d’assumer ses responsabilités étatiques découlant de la Charte, et de ses engagements à respecter les instruments juridiques internationaux, en l’occurrence, ceux relatifs à la Convention Internationale contre la Torture, ainsi qu’à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, relativement aux droits à la liberté et à la sécurité.

Fort de ce qui précède, il incombe:
1) Aux autorités judiciaires, représentées par le Ministre de la Justice faisant également office de Ministre des Droits de l’Homme, de prendre ses responsabilités devant la Loi, et d’ordonner aux forces de sécurité, de diligenter les enquêtes pour retrouver Guidho Foulbhè;

2) Au CNRD, de nous éviter l’effectivité d’une situation de Parjure devant le serment fait, de respecter la Charte de la Transition dans l’accomplissement des fonctions régaliennes d’un État républicain, dont l’une des principales missions est de s’assurer que nul citoyen ne soit arbitrairement privé de sa liberté, surtout par enlèvement.

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En tout état de cause, cette lettre fait office de voie d’information publique de toutes les entités concernées afin que chacune prenne ses responsabilités.

Aminata  BARRY, juriste 

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