À observer les pratiques qui ne changent pas malgré le renouvellement des visages au sommet de l’État, on peut se poser ces questions : en réalité, quels sont les véritables décideurs et où se situe le centre du pouvoir politique en Guinée ?
Je n’ai jamais cessé de croire et dire que les ennemis de la bonne marche d’une société ce sont les opportunistes, les populistes, les arrivistes et les médiocres. Cela est valable pour un régime politique normal encore plus pour une transition militaire.
Rien qu’à voir les profils et actes de certains qui parlent et agissent au compte du CNRD, à l’instar des précédentes transitions, on peut en déduire que le piège de son éventuel échec pourrait venir de ses propres rangs. Cette catégorie n’a aucun intérêt à la paix sociale et à la cohésion car l’apaisement est une menace pour leur existence dans le dispositif du pouvoir.
En fait, la Guinée a toujours souffert des nageurs en eaux troubles dont la seule vocation est de créer et entretenir des crises pour un tirer profit. Un “business” très juteux qui est alimenté par une mafia souterraine dont les parrains rôdent autour de tous les pouvoirs avec une réelle capacité de recyclage et de nuisance.
C’est à comprendre que notre pays est géré à partir de l’antichambre du pouvoir; c’est-à-dire les véritables décideurs agissent loin des regards et utilisent les dirigeants officiels comme des pions qu’ils déplacent au degré de leurs agendas malsains.
Cela s’illustre par certains faits concrets : les intérêts particuliers ont toujours pris le dessus; les préoccupations des populations ne comptent pas; les dirigeants officiels changent mais les pratiques demeurent; les espoirs sont toujours perdus; les événements malheureux se répètent et se ressemblent souvent; les nouveaux qui intègrent le système deviennent progressivement méconnaissables…
En somme, une réflexion majeure doit se faire sur la structure et le fonctionnement du pouvoir en Guinée. Cela nous permettra d’identifier les véritables facteurs de blocage pour envisager des pistes viables de réorganisation de notre modèle politique.
Aliou BAH
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