Les femmes exciseuses de la Guinée Forestière sont-elles prêtes à tourner le dos à la pratique de l’excision ? Difficile de répondre à cette question. Mais selon un constat fait sur le terrain par votre quotidien en ligne’’ Le courrier de Conakry’’, le résultat est plutôt encourageant.

En effet, de la préfecture de Guéckédou à celle de Beyla en passant par Macenta, Lola et Yomou, le constat révèle que l’année 2016 a été l’une des rares années au cours de laquelle la région n’a pas connu assez de cérémonies d’excision. Cela grâce à l’implication des autorités et des leaders religieux dans la lutte contre le phénomène.

Récemment, l’Association pour la promotion de la Gouvernance et Initiatives Locales (AGIL) a installé des plateformes locales dans toutes les préfectures et sous-préfectures de la région de N’Zérékoré. Ces plateformes sont constituées d’autorités locales et des leaders religieux. Ainsi il a été demandé aux leaders religieux de sensibiliser leurs fidèles sur l’abandon de l’excision. Des sensibilisations qui semblent tombées dans de bonnes oreilles.

« La formation que nous avons bénéficié à Guéckédou sous l’initiative de l’ONG AGIL, nous a vraiment été utile. Parce que quand nous sommes venus, nous avons sensibilisé les fidèles et je pense qu’ils ont compris. Car d’habitude, en pareil moment les cérémonies d’excision s’organisent partout chez nous ici. Mais cette année, on n’entend pas parler » nous a confié Mohamed Kamano imam de Tékoulo, une sous-préfecture de Guéckédou situé sur la nationale N’Zérékoré-Conakry à environ 20 km de Guéckédou.

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Du côté de Macenta, les religieux pointent du doigt les sages femmes travaillant dans les structures sanitaires comme étant des complices. Ils demandent à l’autorité de s’impliquer d’avantage dans la sensibilisation.

« Notre préoccupation aujourd’hui, c’est surtout au niveau des structures sanitaires. Sinon nous pasteurs, nous faisons la sensibilisation chaque dimanche. On fait appel aux femmes qui sont intéressées pour leur demander de considérer l’excision comme un handicap  pour nos jeunes filles et même les femmes qui sont en grossesse. Parfois l’accouchement devient difficile. Et je crois que les femmes de l’église sont touchées chaque fois qu’on leur parle. Mais comme je vous le disais, le problème c’est au niveau des sages femmes. Pendant les vacances on voit des villas louées par des vieilles pour en faire des camps d’excision. Et qui on fait venir ? Ce sont des sages femmes qu’on paye pour exciser les filles. Donc si dans les villes on organise des cérémonies d’excision, qu’est ce qu’on pourra dire au villageois ? »  S’interroge le pasteur de Orémaï, une sous-préfecture de Macenta.

Au niveau des autorités, des décisions sont entrain d’être prises pour éradiquer le phénomène dans la région. Récemment le gouverneur Lancéï Condé avait fait une déclaration publique interdisant l’excision sur toute l’étendue de la région. Selon cette déclaration, tout contrevenant sera traduit devant la justice. La copie de cette déclaration a été distribuée dans toutes les sous-préfectures.

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 Mamady 2 Camara, correspondant à N’zérékoré

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